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17/06/2017

LE LOTUS, poème de Sarojini




LE LOTUS
A Gandhi.
O mystique Lotus, sacré et sublime,
inviolé dans la grâce de ses mille pétales,
dominant les nuages passagers du destin tragique, profondément enraciné dans le cœur de l'éternité
Que de hordes d'abeilles sauvages
aux appétits insatiables
déchainés de maints pays lointains,
que de vents affamés
aux ailes d'espérance ou de haine,
se sont pressés autour de ta beauté
miraculeuse pour en dévaster le charme,
pour tarir le ravissement le plus intime
de ton glorieux coeur
Mais qui pourrait conquérir ton secret?
Qui pourrait atteindre ta beauté hors d'âge?

 Sarojini Naidu (1879-1949)


 Poétesse, lors de son entrée en politique, Sarojini prononça  à la conférence de Madras en mai 1918 qu'elle présida  son discours improvisé pour mobiliser les jeunes au service de l'Inde:

«Devant vous aujourd'hui j'éprouve un frisson d'orgueil à vous dire que désormais je ne serai pas seulement avec vous, mais des vôtres, car dans cette grande cité une fois encore j'ai eu la vision de beauté à laquelle ma vie est consacrée. Maintes et maintes fois on m'a dit :
« Pourquoi avez-vous abandonné le pipeau et la flûte du poète, pour être la trompette la plus stridente de ceux qui appellent la Nation au combat ? »
Parce que la fonction d'un poète n'est pas d'être isolé dans la tour d'ivoire de ses rêves au milieu d'un jardin de roses ; sa place est au milieu du peuple, dans la poussière des grands chemins, dans les difficultés de la bataille. La seule raison d'être du poète est de pouvoir dire au rêveur à l'heure du  danger, de la défaite, du désespoir :
« Si ton rêve est vrai, toutes les difficultés, toutes les illusions, tous les désespoirs ne sont que Mâyâ. Seule l'espérance importe.» 
J'incarne pour vous vos rêves les plus élevées, votre courage invincible. C'est pourquoi, aujourd'hui, à l'heure de la lutte, alors, que dans nos mains repose le pouvoir de gagner des victoires pour l'Inde, moi, faible femme, moi rêveur de rêves, j'ai quitté mon foyer pour aller sur la place du marché et je dis : « En avant, camarades, marchez à la victoire! »

Parue dans le Modern Review, Calcutta Traduit par André Valério dans "L'Inde et son âme, écrit des grands penseurs de l'Inde contemporaine."
Paris, Librairie des lettres et des arts, 1928

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