Au poète solitaire
Nul ne parle,
Sauf,
Parfois, un corbeau,
Ou l'ombre d'un nuage, de temps à autre.
Le poète, lui,
Parle à tous,
Aux étoiles qui marchent dans le ciel,
Aux bêtes qui marchent sur la terre,
Aux oiseaux qui déplient leurs ailes,
Aux arbres qui déplient leurs branches,
Aux poissons qui nagent dans l'eau,
Aux hommes qui nagent dans les larmes.
A nous, il parle.
Ismaïl Kadaré