Je crois en une vie après la mort, tout simplement
parce que l'énergie ne peut pas mourir ; elle circule, se transforme et ne s'arrête jamais.
Albert Einstein
parce que l'énergie ne peut pas mourir ; elle circule, se transforme et ne s'arrête jamais.
Albert Einstein
Pour la question de la Mort ce
n'est que par soi-même qu'on peut résoudre le problème qu'elle pose et la
réponse est longue. Je partage quelques pistes qui m'ont affranchi de la peur
de la mort.
En avril 1996 lorsque j'ai fait
ma première sortie hors du corps (cf. Sorties Hors du Corps SHC),
j'ai été littéralement libéré de la peur de mourir. C'est resté plusieurs
années, et d'autant plus que je pratiquais en suite quotidiennement un exercice
yoguique de détachement vis-à-vis du corps en tout ce que je faisais et partout
où j'allais. J'observais mon corps en plaçant mon attention et ma conscience à
l'arrière, observant mon corps, mes sentiments, mes pensées à une distance de 2
mètres environ devant moi. Marcher dans la rue était un lieu d'entraînement
facile pour cet exercice.
Quelques années plus tard, cette
peur de la mort est revenue. En dépit du fait que je continuais à faire des
sorties hors du corps, que je pratiquais la méditation, que j'avais un état de
conscience très détaché vis-à-vis du monde matériel, il y a avait sûrement là
une nécessité de gagner davantage en conscience, d'être davantage conscient de
tous les mouvements intérieurs de l'être qui profitent des instants
d'inconscience pour gagner du terrain et reprendre le contrôle. Un manque de
conscience et une transformation insuffisante de l'ego.
La Mort est notre ultime Maître.
Elle est un outil de l'évolution. Si on se libère de la peur de la Mort alors
que fait-on? La manifestation reste de côté, l'évolution, l'incarnation,
l'individuation psychique de l'être ne s’accomplissent pas. Le nirvana et
toutes ces réalisations affranchissent de la peur de mourir puisqu'on est dans
la conscience immortelle. Mais c'est statique si on s'en contente. C'est le
sens du Yoga de Sri Aurobindo. Toujours plus loin, toujours plus haut pour
aller toujours plus en profondeur dans la matière.
En avril 2005 lors de
l’Éveil que j'ai vécu (VOUS AVEZ DIT ÉVEIL?) ,
l'identification à la Conscience Absolue révèle l'immortalité du Soi. Petit à
petit cette libération de la peur de la Mort s'est amenuisée. Là encore en y
regardant de plus près il y a une explication: il y a une différence entre être
libéré de la peur de la mort et être libéré de la mort. L'identification à
notre Soi, au divin, à la conscience immortelle n'empêche donc pas le
corps de mourir. Loin s'en faut. C'est le sens du Yoga de Sri Aurobindo. Faire
descendre dans les cellules la conscience suprême pour transformer petit à
petit la matière. Y'a du boulot, ça ne se fera pas du jour au lendemain !!
Il faut accéder à notre être psychique, s'unir au divin, s'y stabiliser, en
réaliser ces multiples aspects, accéder jusqu'à la conscience supramentale puis
delà s'attaquer à la matière, donc redescendre, tout déblayer, nettoyer,
purifier toutes les mémoires depuis des vies, lutter contre les forces
d’oppositions, stabiliser tout ça, transformer les organes et le corps entier
en pure matière lumineuse, le manifester sur le plan terrestre et transformer
la manifestation tout entière dans un élan de création perpétuelle au niveau de
la conscience divine. Y a encore du boulot pour des siècles...
En décembre 2008 j'ai décidé de
me replonger intentionnellement dans le Brahman pour le vivre tout aussi
intensément que lors de ma première immersion en 2005, je ne me souviens déjà
plus vraiment comment j'ai fait, si ce n'est que j'ai motivé mon aspiration et
des invocations à Matarishvan ( un des noms du Brahman que j'aime bien, cité
dans l'Isha Upanishad) tout en suivant l'empreinte dans ma mémoire de
l'expérience très forte que j'avais eue dans la première immersion en avril
2005. Et bien ça m'a bien remis dans le bain, pas aussi intensément ni
identique que la première fois, mais davantage le silence et le vide, et
j'observais que je pouvais y abandonner mon corps aussi dans cette Conscience
totalement sécurisante ; et que plus je me relâchais en conscience dans
cette totalité plus mon corps se détendait et certaines parties d'organes un
peu en souffrance se mettaient à travailler et à se détendre et à bénéficier de
cet abandon dans l'Absolu, et avec l'intention, toutes mes cellules pouvaient
aussi s'en féliciter. En fait j'observe que cet état est facile à réaliser et
que même si ce n'est pas tout le temps présent cela dépend de moi de le rendre
présent. Ce qui m’en détourne c’est l'action et l'activité mentale, mais
c'était en fait là toujours sous-jacent et depuis ce jour je l'active comme je
veux si je m'y concentre et ça donne de la joie de vivre et du dynamisme.
Pendant cette période de ma vie
beaucoup de choses se sont étonnement résolues au niveau matériel, ainsi
qu’au niveau de conflits psychologiques, de façon d'inattendue et surprenante
de simplicité et d'efficacité...
Plus tard, un soir pendant une
soirée festive dans le cadre de mon travail, lors d'une discussion avec une aide-soignante
qui me raconte qu'à l'âge de 14 ans elle a fait la toilette d'un mort lors d'un
stage en maison de retraite, et du choc que cela avait été pour elle à cet âge-là,
je prends conscience- comme j'en est souvent l'habitude- de cet effroyable
scénario que tous ces corps que je vois vont un jour vieillir et disparaître,
ne plus être ce qu'ils sont en tant qu'être vivant. La fatalité et la tragédie
de la mort sur cette terre, destin commun à tous. Je repense à mes cours de
psychanalyse où la castration ultime est cette conscience que nous avons de la
mort, et que toute vie est vouée à ça, cela a quelque chose d'effroyable que je
contacte lorsque je pense à ce sujet. Je suis sur cette rocaille insoluble
qu'est la mort et je vois tout ces corps, ces êtres alentours que je connais ou
non qui vont mourir un jour et tout se passe comme s'il n'y avait aucune
conscience de la mort chez les êtres que je regarde et en même temps je vois
que tout ce qui est fait par chacun est une pulsion luttant ou évitant la
confrontation avec cette terrible et insoluble frustration. Puis tout d'un coup
un changement dans ma conscience se produit, mon contact dans l'Absolu est
présent et je suis conscient de la totalité qui est tout en tout et partout. Et
je perçois ma mort comme totalement différente de ce que j'en percevais jusque-là
malgré les expériences de sorties hors du corps que je fais régulièrement: donc
là ma perception nouvelle est que ça n'a aucune importance, aucun impact, ça
n'a pas d'effet, mon corps se dissoudra et je serai comme je le suis maintenant
dans cette conscience globale, ce tout, cette totalité. Juste un évanouissement
de la matière qui n'entache pas l'identification avec la réalité ultime que je
suis et serais à jamais, c'est cool !Et ça se maintien dans ma conscience,
je suis la totalité ou le rien, c'est pareil et ça n'a pas d'importance, mon
corps est contenu dans cela et je suis le vaste et infini cela impérissable,
une sorte de conscience diffuse dans un tout global, une fusion dans l'éther absolu,
dans l’akasha, une libération totale à la foi palpable qui me fait dire
que c'est le tout et à la foi une impression que c'est aussi le rien, qu'il n'y
a rien et tout en même tant. C'est le nirvana, moksha, ici et maintenant. La
différence majeure, c'est que lorsque j'avais conscience de ma mortalité,
auparavant j'étais en proie avec la tragédie de cette mortalité du corps, de
quitter un monde pour aller dans un autre inconnu, d'être une individualité
ayant à affronter cet inconnu, à imaginer l'autre monde et les scénarios de
passage à trépas et d'évolution de mon âme et de mes différents corps d'un
monde à d'autres, de la peine de quitter les êtres chers et proches, de dire
adieu à la vie et aux projets de vie ; alors que maintenant je ne suis
qu'un organisme, mue par la vie pouvant s'évanouir définitivement de ce monde
matériel et être dans la conscience totale tout autant que je le suis au moment
ou j'écris ces lignes. Mon attention est dans cette conscience totale, cette
globalité, ce tout d'une consistance éthérée qui est tout, en tout et partout
soutenant tout, le Brahman sous forme de l'Éther sur laquelle les Upanishads
invitent à méditer, et à ma mort la fusion sera totale, car libre de ce corps,
disons que le corps s'évanouira et que la conscience de ce tout ne sera en rien
modifiée d'avec la perception actuelle. Plus je porte mon attention dessus et
plus j'ai la sensation que je me dissous dans ce tout, que mon corps est à la
limite d'exister. Plus rien n'est un départ, car je suis tout en tout et
partout et il y aura cette fusion identique à maintenant, mais sans ce corps,
et conscient que nous somme tous cette conscience, aucune séparation n'est
perceptible, donc douloureuse. La vie, ce n'est ni la vie ni la mort, c'est une
troisième voie qui englobe les deux et n'est conditionnée par aucune des deux,
il y a juste un corps qui se manifeste, vit, se meut, passe d'un état à un
autre, s'éteint et puis voilà. Et le tour est joué… Il n'y a même pas de
mouvement de départ ou de quitter, aucun mouvement, c'est comme ça à un moment
et différent à un autre, hop plus de corps, mais la conscience totale, globale,
d'être le tout à tout jamais est là.
Et une naissance peut sûrement recommencer,
mais ça ne change absolument rien à cette conscience.
Un sentiment de
liberté...absolue. Plus rien n'existe, je suis là avec tout et il n'y a rien,
une sorte d'extinction de soi sans conflit entre l'absence et la présence, la
permanence et l'impermanence, le mou et le non-moi.
Au cours des années suivantes je
continue à expérimenter diverses évolutions de ma conscience.
Un matin au réveil je suis avec
un état de conscience très particulier, je suis dans une unité de conscience
avec la matière comme si j'étais la matière consciente et je perçois tout le
reste de la matière de l'Univers, je suis en Union totale avec cette matière.
Plus rien ne me fait peur, je suis la matière consciente que je perçois à
partir de ma propre matière. J'aime la matière, je suis uni à elle, si je meurs
je suis elle de toute façon. Tous les objets, toute la matière qui les
constitue est mon alliée. Si je me fais percuter, si j’ai un accident,
c'est sans conséquence pour mon intégrité physique puisque je suis la matière,
il n'y pas de séparation entre la matière qui constitue mon corps physique et
la matière qui est autour. La matière entière qui m’entoure n’est pas séparée
de moi, la matière entière de l’univers est une avec ma matière.
L’identification entre ma propre matérialité et celle qui m’entoure est une
dans un seul et même flux de conscience qui traverse cette matière et la rend
vivante, consciente d’elle-même. À cette période les connexions que je pouvais
avoir avec Mère ont sûrement contribué à cet éveil à la conscience de la
matière.
Une ou deux années après, une
nuit, après une connexion la veille avec le Bouddha de médecine, je sens cette présence de
la conscience du Bouddha de médecine. Alors ma conscience se dissout
littéralement dans l'espace vaste et lumineux, statique, infini. C'est
tellement puissant que j'ai l'impression de mourir, car tout s’anéantit
là-dedans. C'est la pure expérience du Vide, (shunyata). Un Vide infini et avec
une clarté rayonnante et paisible. La conscience s'y unit totalement, tellement
totalement et puissamment que mon mental revient au galop de peur de s’y perdre
et de peur que mon corps finisse aussi par s’y dissoudre ou soit anéantit par cet
océan de force infini. Je comprends pourquoi il faut se libérer de l'ego, car
face à une telle expérience il résiste, lutte, pour ne pas être anéantis
et empêche donc de vivre totalement la dissolution. L'ego inclut le corps. Le
corps n'a pas envie d'être dissous si cela pouvait lui arriver. Il y a à la
fois les mouvements de résistance inhérents au corps pour sa survie, mais aussi
la conscience divine du corps qui sait qu'il a quelque chose de suprême à
accomplir ici, dans le sens du yoga intégral de Mère et Sri Aurobindo.
Léger comme une plume,
transparent, tel est la perception de mon être, sans attachement, il traverse
la vie et les évènements, peu importe ce qu'il advient de mon corps, ma
présence aussi légère que l'air se sent libre de tout ce qui pourrait heurter
les conceptions et représentations encore attachées à la notion de vie ou de
mort. Tout est Vie.