Tu es, tu n'es pas ?Tu es ou tu n'es pas? Et alors tu n'es pas ça veut dire tu t'en vas comme beaucoup d'espèces sont parties.
Satprem
L'homme après l'homme - version intégrale (film)
TOMMASO BONI MENATO
Réalisé par DAVID MONTEMURRI
100 ans après
la mort de Charles Darwin l'évolution est le thème du jour. On sait ou l'on
coit savoir comment ont évolué les espèces et comment l'homme est né. Oui, mais
après?
L'homme n'est
pas le sommet du processus évolutif a dit quelqu'un au début de ce siècle de
mutation (XXe). L'évolution continue et l'homme sera dépassée. Celui qui a
lancé ce caillou dans la marre de l'habitude humaine s'appelait Sri Aurobindo
et vivait en Inde et c'est en Inde qu'a vécu la continuatrice, non pas de la
pensée évolutive, mais de l'action évolutive de Sri Aurobindo. Il l'avait
appelé "Mère". Elle était née à Paris en 1878. Son corps a été
enterré à Pondichéry en 1973. Nous sommes donc allés dans les Nilgiris, les
montagnes bleues du sud de l'Inde, interviewer un écrivain français, un
chercheur que Mère avait appelé Satprem et qui fût pendant un temps , le témoin
de son travail évolutif. Est-ce qu'après cet homme douloureux et insensé que nous sommes il y aura quelque
chose d'autre ou bien faut-il nous
résigner à la catastrophe et à la disparition de l'espèce humaine?
L'homme actuel est peut être arrivé à sa propre fin. Oui mais, et après? La
réponse ne se trouve dans aucune sagesse, révélation ou prophétie.
Elle est
cachée, nous dit Satprem, là où Sri Aurobindo et Mère l'ont cherchée: au fond des cellules de notre corps.
Cependant c'est la veille,
Et à l'aurore
nous entrerons aux splendides villes.
A. RIMBAUD
Journaliste
Dans les
montagnes bleues, les Nilgiris, interviewer Satprem, écrivain français, témoin
de l'expérience évolutive de Mère.
On est parti de
cette phrase de Rimbaud de la Saison en Enfer. Il décrit l'enfer que nous
sommes entrain de vivre vraiment, avec une centaine d'années à l'avance, alors
on est dans l'enfer, partout. Il dit : et pourtant , c'est la veille, et à
l'aurore, armée de l'ardente patience...
Satprem
...ils entrerons
aux splendides villes.
Oui, seulement
n'est-ce pas , l'enfer de Rimbaud c'était encore très psychologique, maintenant
c'est un enfer physique. en ce moment on fusille à Téhéran, n'est-ce pas.
Partout c'est la barbarie sous une forme ou une autre, ça devient
très...étranglant. Parce que il faut que les hommes soient devant une réalité
physique un peu terrible pour changer de conscience, c'est ça dont il s'agit.
on n'est pas dans une crise morale, on est pas dans une crise physique
politique, financière, religieuse, on est dans rien de tout ça. On est dans une
crise évolutive. On est entrain de...mourir!
à l'humanité...Pour naître à autre
chose. Alors tout est cassé, partout. Tout est horrible , partout; même dans
les splendides cités américaines si confortables, c'est la même barbarie,
partout. Et il faut qu'on arrive au moment... ... ...où la conscience vire dans
une autre dimension, n'est-ce pas. C'est cela l'histoire, c'est une crise
évolutive. On est au même point où à un certains moment de l'évolution, il a
fallut passer d'une respiration branchiale à une respiration pulmonaire, ou
bien on asphyxiait, c'est cela qui se
passe. N'est ce pas, moi je ne peut dire
que mon expérience. N'est ce pas, un homme ne commence à être que quand il
arrive au rien total de ce qu'il est, de ce qu'il croit, de ce qu'il pense, de
ce qu'il aime. Quand on arrive à ce rien complet, alors il faut que quelque
chose soit, ou on meurt, n'est ce pas. Moi j'ai connu ça dans les cours du camp
de concentration , y avait plus rien! Tout était... tout était cassé, brisé.
Même moi j'étais brisé. Toutes les idéaux, les noblesses, tout était brisé,
cassé, y avait rien, rien! Rien! vous comprenez? Y avait pas de politique, pas
de religion, y avait rien à quoi s'accrocher. Alors quand y a rien qu'est-ce
qui reste? Qu'est-ce qui reste? Y a un centre de force, d'être, y a quelque
chose qui reste. Et c'est ça la clef. C'est pas tout ce qu'on pense, c'est pas
tout ce qu'on sent, c'est pas tout ce qu'on aime! c'est pas les idéaux! c'est
pas le bon Dieu, c'est pas... c'est rien de tout ça. C'est quelque chose qui
est poignant. Comme si tout l'être était ramassé dans une...dans une angoisse
si intense que c'est comme une prière, ou comme c'est de l'amour. C'est quelque
chose qui est chaud, puissant, qui n'a pas de mots, qui est l'ETRE, qui est ce
qu'on est.
8.31