Voici présenté quelques extraits concernant les passages sur la méditation dans l'ouvrage de Sri Ananda Comment éveiller et développer nos forces latentes, excellent ouvrage inspirant un véritable engagement dans la sadhana.
Rien qu'un moment d'intimité avec le sacré suffit à construire un navire pour traverser l'océan de la vie.
Upanishads du yoga.
Sri Ananda |
La méditation est cet état de concentration parfaite
où l'esprit est entièrement calme et à l'abri de toute fluctuation, semblable à
une flamme qui brûle sans vaciller. C'est le flux libre et ininterrompu de la
pensée tournée dans une seule direction, centrée sur un sujet bien défini. La
méditation purifie l'être intérieur, son mental et chasse toutes les forces
inconscientes qui s'opposent au fonctionnement unitaire de la personnalité.
Au début, la méditation peut être quelque peu diffuse
et verbale et reposer sur une forme et des idées associées. Au fur et à mesure
qu'elle s'approfondit, nous allons au-delà de tous les mots, de toutes les
formes et de notre sentiment de l'ego.
L'une après l'autre, les couches de notre conscience
commencent à s'ouvrir à notre vision, jusqu'à ce que nous soyons enfin établis
dans la pure connaissance de l'esprit. Alors nous abandonnons, naturellement,
toutes nos pensées verbales du Divin pour ne nous identifier qu'avec les pures
sensations non verbales de l'extase.
Tout le monde peut et doit pratiquer la méditation au
cours de sa vie quotidienne. C'est une pratique particulièrement bénéfique dans
la société moderne où des activités harassantes et des distractions sans fin
nous écartent constamment des vérités fondamentales. La méditation nous permet
d'observer la vie et ses activités avec détachement, de telle sorte que nous
pouvons juger des choses dans leur juste perspective. Elle équilibre et
clarifie notre vision et ouvre la porte aux perceptions subtiles qui changent
nos convictions et notre caractère.
En plus de ses bienfaits spirituels, la méditation a
un effet tonique sur notre santé. Elle calme nos émotions et fortifie nos
nerfs. En la pratiquant, nous détendons complètement notre corps, apaisons
notre esprit, et nous réfléchissons calmement sur nous-mêmes en tant que centre
actif du Divin. Nous nous offrons, coeur et âme, au Principe cosmique
créateur.
La méditation est un acte de consécration au but
cosmique de l'existence. Au cours de la méditation, quels que soient nos
désirs, nos pensées, nos impulsions, nos sensations ou nos souvenirs, il nous
faut les observer, en faire une analyse patiente, les comprendre, les offrir à
Dieu, afin qu'ils puissent être canalisés vers le but final de la vie,
c'est-à-dire l'Illumination spirituelle.
Au sixième chapitre de la Bhagavad Gîta (les Écritures
saintes hindoues) Krishna déclare : « Parmi tous les chercheurs spirituels,
ceux qui pratiquent la méditation me sont les plus chers. » Aussi presse-t-il
Arjuna, son disciple, de suivre cette voie.
Après avoir écouté le Seigneur, Arjuna s'écrie, en
proie à un grand désespoir : « Je ne vois pas comment atteindre cet état suprême
de méditation, mon esprit est si agité et obstiné. Maîtriser l'esprit me semble
aussi difficile que maîtriser le vent. »
Alors le Seigneur Krishna répond : « Sans doute, ô
Arjuna, l'esprit est sans cesse en mouvement et il n'est pas facile de le
soumettre. Mais il peut être maîtrisé par Abhyâsa (la pratique) et Vairâgya (le
détachement). »
Ainsi, par la pratique répétée de la concertation et
par le détachement des sens, l'esprit est contrôlé et les vagues de désir sont
contenues. L'esprit est alors dirigé vers l'être intérieur et se trouve
rattaché à l’Âme universelle.
Les termes de « détachement » et de « renoncement » ne
signifient pas qu'il faille absolument s'éloigner de la société et du monde qui
nous entourent. Le détachement est une attitude mûre de l'esprit qui reconnaît
la plénitude de la vie dans la libération du joug de toutes les illusions.
C'est l'apprentissage d'une attitude réaliste face à la vie et au monde et ce
n'est pas la négation de l'expérience, mais l'abandon d'une servitude, causée
par l'ignorance.
Selon le yoga, le détachement (Vairâgya) concerne le
bien suprême de l'humanité. Ce n'est ni une absorption égoïste en son propre
ego ni une indifférence envers autrui ou l'humanité. Le non-attachement
signifie le détachement mental du désir de posséder et, par-dessus tout, de
l'orgueil et de l'ego. Pour arriver à cela, il faut avoir le sens du
discernement, qui seul détruit l'ignorance. Sans celui-ci, il ne peut y avoir
de véritable détachement et sans détachement il ne peut y avoir de progrès dans
la méditation.
Toute agitation de l'esprit doit être maîtrisée et
contenue par une puissante force de volonté. Pour habituer son esprit à rester
calme, d'humeur égale et paisible, il faut orienter sa volonté vers un détachement
progressif des objets des sens et des biens temporels. Un proverbe dit : «
Ceux qui ne se détachent pas des biens temporels seront toujours tourmentés par
eux. » Nous ne devons pas nous identifier avec notre corps, mais avec notre âme
qui est le centre de notre conscience. Il faut se rappeler que l'âme est
d'essence divine et ce n'est est qu'en purifiant l'âme par la pratique du
Vairâgya (renoncement) que le Divin peut se manifester en nous.
La première phase de la méditation consiste à empêcher
l'esprit de se disperser et à éliminer toute distraction en se détachant des
objets des sens. Il faut parvenir à un flux continu de la pensée dans une seule
direction. Par une volonté sans faille et une pratique régulière, on parvient
au résultat désiré.
La deuxième phase très importante de la méditation est
l'introspection. En sondant les profondeurs de sa propre personnalité, l'esprit
subconscient est de plus en plus activé. Par le pouvoir de discernement, on
parvient à ordonner sa vie intérieure et à chasser de l'esprit tous les
éléments perturbateurs.
« En dirigeant
son esprit à l'intérieur de soi, on acquiert du discernement et, par le
discernement, on trouve la Vérité. »
Sri Ramakrishna Paramahamsa
La phase suivante consiste à se détacher complètement
de la partie extérieure de la perception, pour ne méditer que sur la partie
intérieure, sur la signification de l'objet de manière à ne faire qu'un avec
lui.
Quand la méditation atteint son sommet, l'étincelle
divine dans l'homme s'éveille complètement.
Il faut se rappeler que la réalisation du Soi par la
méditation est le but ultime du yoga. Plus on est sincère, en s'offrant
soi-même Divin, plus on devient réceptif à son égard. Plus on est purifié dans
son coeur par l'ardent désir d'atteindre le but, plus on s'élève au-dessin de
l'influence corruptrice des forces négatives. Et, quand le terrain été bien
préparé, c'est-à-dire que le coeur a été purifié et que la vision de la vérité
nous a été révélée, nous sommes pénétrés, par la Grâce divine.
On
demandera : « Comment est-il possible de connaître
la nature la plus intime d'un objet, si notre esprit se fond en lui au
cours de
1a méditation ? » Les expériences des Yogis prouvent que la disparition
apparente de la conscience de soi signifie réellement la dissolution du
rapport
sujet-objet et leur fusion dans la conscience.
Au cours d'une méditation profonde sur un objet, nous
pouvons arriver à nous identifier totalement à lui, en n'ayant plus conscience
ni de son nom ni de sa forme. Cette faculté d'identification nous permet de
saisir la réalité cachée derrière cet objet, son essence propre. A ce
moment-là, le connaisseur, la connaissance et le connu ne font qu'un.
La phase finale de la méditation est appelée Samâdhi
par les Hindous, Nirvâna par les Bouddhistes, Satori par les adeptes du Zen,
l'union mystique par les Chrétiens. Tous sont d'accord pour admettre que cet
état de Supra-conscience est le couronnement de tous les efforts spirituels de
l'homme.
PRATIQUE DE LA MÉDITATION
Quand on commence à pratiquer la méditation, on
découvre que le fait de soustraire l'esprit à ses errements incessants et de le
fixer sur un objet n'est pas une tâche facile.
Il y a deux stades préliminaires à toute méditation.
Le premier, Pratyâhârâ, consiste à se
détacher des objets des sens, et le second, Dharânâ,
ou concentration, consiste à fixer son esprit sur un point particulier du corps
ou sur un objet, extérieur ou intérieur.
Quand l'esprit cesse d'errer et qu'il repose calmement
sur un objet, alors Dharânâ devient Dhyâna, ou méditation, au cours de
laquelle l'esprit se concentre continuellement, sans interruption, sur son
objet.
Il faut se rappeler que le temps passé à méditer doit
être peu à peu augmenté, car une trop longue méditation au début, avant que
l'on n'y soit habitué, est une cause de fatigue, et doit être évitée.
Parfois, aux premiers stades de la méditation, la
contrainte d'aller plus au fond de la conscience intérieure peut mener au
sommeil. Cette tendance à s'endormir est souvent la première difficulté qu'il
faut vaincre, mais il ne faut pas se décourager, car avec de la patience et de
la persévérance, cette habitude se transforme en un état conscient intérieur.
Quand on a bien pris la posture, que l'on a régularisé sa respiration, on peut commencer la méditation. On peut choisir un symbole spirituel et l'utiliser comme objet de la méditation selon sa foi, sa religion et ses préférences. Mais le plus important est de s'attacher à la signification intérieure et vraie du symbole. Généralement, il est essentiel pour ceux qui débutent de se choisir un objet particulier de concentration en accord avec leur nature et leur situation.
Une méthode très connue consiste à se concentrer sur
le centre du coeur, en visualisant l'image d'un lotus, d'une rose ou d'une
flamme, qui symbolise la présence de l'amour divin. Alors au centre du lotus,
de la rose ou de la flamme, chacun peut visualiser son symbole favori ou la
forme de Dieu qui s'accorde le mieux avec sa foi et ses croyances. Un
bouddhiste, par exemple, préférera méditer sur une image de Bouddha, la roue,
le lotus ou la foudre. Un Chrétien choisira l'image du Christ.
AUTRES MODES DE MÉDITATION
Abandon de
soi ou don de soi:
Toutes nos actions doivent être accomplies comme un
don de soi sur l'autel de l'Etre suprême. Quelle que soit la nature de notre
action, que nous mangions, parlions, soyons pris dans une activité sociale,
écrivions, fassions des recherches, soignions un malade ou aidions les autres,
etc., nous devrions accomplir tous ces actes comme un don de nous-mêmes à
l'infini.
Amour
cosmique ou Amour universel:
Il consiste à remplir le cœur de l'esprit d'unité avec
le tout de e
l'existence, en irradiant cet amour vers toutes les
créatures vivantes qui sont, toutes au même titre, des manifestations
différentes d'un même Univers.
Imaginez qu'il y ait un espace dans votre coeur et
qu'au centre de cet espace il y ait une flamme en train de brûler. Imaginez que
cette flamme est votre propre âme et qu'il se trouve à l'intérieur de cette
flamme une autre lumière resplendissante qui serait l’Âme de votre âme « Dieu
».
MÉDITATION SUR LE SON AUM
Les Yogis affirment que la répétition de AUM accompagnée
du flux rythmé de la respiration harmonise les vibrations internes et régularise
les courants de l'énergie vitale opérant dans le corps. Ainsi, les fonctions
mentales sont équilibrées, les Chakras
sont activés, ce qui éveille les forces latentes. En outre, par la répétition
du Mantra AUM, la puissance
d'introspection se manifeste toujours davantage et tous les obstacles mentaux
et physiques commencent à disparaître.
D'après le Védanta,
AUM recouvre la triple expérience de l'homme, c'est-à-dire ses différents états
de Jagrit-Avastha (éveil), de Swapna-Avastha (rêve) et de Sushupti-Avastha (sommeil profond). « A
» représente l'état de veille où l'on expérimente le monde brut des sens. « U »
représente l'état de rêve où l'on éprouve les expériences du niveau astral. « M
» représente l'inconnu ou état de profond sommeil au cours duquel
l'intelligence et la conscience de la personnalité disparaissent. Le Soi se
situe au-delà de ces trois états. Le signe en forme de croissant et le point
placés sur le AUM représentent un quatrième état, Turîya-Avastha, soit la Conscience pure où les trois états mentionnés
ci-dessus se fondent comme les vagues dans l'océan. C'est l'état de Samâdhi, ou de Supra-conscience. AUM est
donc le Mantra de l'esprit introverti
qui permet de dévoiler le Soi qui est le substrat de l'Univers.
AUM désigne la Réalité sous-jacente, la Vérité
éternelle, le Soi indestructible. En le psalmodiant, il faut se plonger, âme et
corps, dans le vrai Soi et se fondre dans la Conscience pure. De toute façon,
en méditant sur AUM, un Yogi dépasse, un à un, tous les niveaux jusqu'à ce
qu'il atteigne le dernier stade, celui où l'âme libérée de tous ses liens se
fond dans la Conscience cosmique. Cet état s'appelle Samâdhi ou Supra-conscience.
Le Samâdhi est
un état qui se situe au-delà de tous les états conscients, un état
d'immobilisation complète de toutes les pensées, émotions et activités, à la fois physique et mental. Au
fur et à mesure que la concentration s'approfondit en méditation, l'ego de
l'homme se dissout peu à peu et son identité se fond dans l'Entité unique
universelle. Quand cet état ineffable est atteint, la conscience du Soi universel
se dissipe également et devient Conscience transcendantale ne faisant plus
qu'Un avec Dieu. Ce état d'expérience est celui par lequel on réalise en
soi-même sat-chit-ananda,
c'est-à-dire l'Existence absolue, la Connaissance absolue et la Béatitude
absolue.
Il y a sept niveaux de Sadhana (pratique) qui permettent d'atteindre cet état :
1. Le premier niveau est Subhecha, quand on désire ardemment la vérité et que l'on apprend à
différencier le permanent de l'impermanent.
2. Le second niveau est Vicharana, quand on a bien assimilé ce que l'on a lu et entendu à
propos de la vérité et que, ayant complètement maîtrisé le corps physique et
les sens, l'on arrive à réaliser cette vérité.
3. Le troisième niveau est Tanumanasa, quand on fait converger toutes ses facultés mentales
sur un seul point du niveau Divin.
4. Le quatrième niveau est Satvapatti, quand on a détaché son esprit de tous les désirs et de
toutes les passions, et que l'on a alors atteint l'état de Sattva ou de pureté. A ce niveau,
l'intuition remplace l'entendement.
5. Le cinquième niveau est Asamsakta, quand on résiste aux pouvoirs psychiques (Siddhis).
6. Le sixième niveau est Pararthabhâvana, quand les manifestations du monde extérieur ne
semblent pas exister.
7. Le septième niveau est Turiya, quand on ne voit rien d'autre si ce n'est Dieu à qui on
s'intègre.
Aux quatre premiers niveaux, la dualité qui se
manifeste dans la conscience existe toujours. Au trois derniers niveaux,
l'individualité ou la conscience du « Moi » se fond dans la Conscience
universelle, de même qu'une goutte d'eau se fond dans l'océan et ne fait plus
qu'un avec celui-ci.
Par le discernement, la concentration et la
méditation, l'homme s'éveille pleinement. Il développe toutes ses forces
latentes et peut atteindre la plus haute réalisation de la vie, l'Illumination
suprême.
AUM TAT SAT
Aum Tat Sat
est la forme abrégée de la prière védique
:
Aum Tat Sat Brahmarpanamastu
qui signifie : Que cela soit dédié à Brahman (Réalité suprême). Cette prière est utilisée en Inde pour invoquer la Réalité suprême et lui demander son aide pour atteindre la perfection.
Aum Tat Sat Brahmarpanamastu
qui signifie : Que cela soit dédié à Brahman (Réalité suprême). Cette prière est utilisée en Inde pour invoquer la Réalité suprême et lui demander son aide pour atteindre la perfection.