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04/07/2015

Sri Siddharameshwar Maharaj et la méditation





Une simple compréhension intellectuel de la connaissance ne suffit pas à pouvoir se passer de méditation. 
Siddharameshwar Maharaj


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 Basé sur des Satsang lors desquels Sri Siddharameshwar Maharaj commentait des passages du Dasbodh, son enseignement a été compilé sous forme de comptes rendus que l'on retrouve en français dans l'ouvrage Amrut laya. Le Dasbodh "conseil au disciple" est un texte de Saint Samarth Ramdas (1608-1681), qui sert de référence pour toute cette ligné. Lignée des "Neuf Maîtres" (navnath), tradition du  Navnath Sampradaya  qui remonte selon la légende, jusqu'au Rishi Dattatreya, incarnation suprême de la Trinité Brahma, Vishnu et Shiva.






Extrait du Compte-Rendu  n°9
Essayer de contempler celui qui est au-delà de la contemplation est chose impossible. On ne peut contempler la réalité mais l'homme a pour habitude de méditer sur quelque chose. Que faire alors si on ne peut pas méditer sur sa vraie nature ? Si l'on médite sur une chose cela signifie que la chose peut être connue, or notre vraie nature est telle qu'on ne peut l'amener au niveau mental, ni même au niveau de l'attention. Elle ne peut pas davantage être comprise par le biais des sens. Que faire alors ?
La vérité transcende tout concept. Lorsque l'on médite, la triade de l'observateur, de la chose observée et du processus d'observation apparaît. Tous les objets et les sens sont étrangers à ce que nous sommes, et parce que nous sommes nous-même la vérité, la méditation sur nous-même est impossible. C'est alors que de sérieux doutes peuvent s'élever en nous, mais si nous réfléchissons intensément, nous comprenons que c'est en discernant le transitoire de l'immuable, le Soi du non-Soi, que la vérité se révèle. Nous ne sommes pas le corps ni rien de ce qui existe dans ce monde. Les Védas, les Écritures saintes, le soleil, la lune, nous ne sommes rien de tout cela. Nous devons chercher qui nous sommes avec détermination et sincérité.
"Vous êtes Cela", vous devez donc comprendre qui est ce "vous" ! Le mot "je" vient de l'intérieur, ainsi vous devez être quelque part à l'intérieur, non pas à l'extérieur. A la recherche du bonheur, vous découvrez dans un premier temps qu'on le trouve davantage dans le corps subtil que dans le corps grossier. Puis vous comprenez que là où il n'y a rien, dans l'oubli qui caractérise le corps causal, la satisfaction est encore plus pure. Quand tout est abandonné, le seul qui reste est celui quia tout laissé, le témoin. Cela signifie que seule la conscience non altérée se maintient. Le témoin est l'emblème du Soi.
En tant que conscience, c'est l'être-conscience-félicité (sat-chit-ananda). Qui donc a vu et expérimenté durant le sommeil qu'il n'y avait rien ? La réponse est "je". Ainsi vous avez expérimenté qu'il n'y avait rien durant le sommeil. L'être-conscience-félicité est le quatrième corps, Dieu (Ishvara). Le fait de voir qu'il n'y a rien durant le sommeil (l'ignorance du corps causal) se fait sans l'aide du mental. Si l'on oublie même le "je suis", alors le mouvement du mental qui dit "je suis" s'arrête, et il n'est même pas nécessaire de voir comment se fait cette modification. Il n'y a alors plus de méditation à pratiquer.
Le maître enseigne donc la méditation sans objet, sans concept. Il n'y a rien à générer dans le mental, il n'y a là rien à connaître, sinon on crée la dualité, mental d'un côté et chose dont on veut le nourrir de l'autre. Le discernement est nécessaire pour atteindre la compréhension, ou la dualité s'immisce inévitablement. Le sentiment "je suis celui qui reste" doit aussi être éradiqué.
(...)
Grâce à ce corps et à cette conscience, l'océan de l'existence a été baratté et filtré jusqu'à l'extraction du véritable nectar, joyau du Védanta. Le Soi est l'état naturel, il est de toute éternité, sans action ni pensée, il est évident en soi. Dans cet état naturel, misère et bonheur, qui sont liés comme les deux faces d'une même pièce, n'existent pas.
Dès qu'un concept s'élève la dualité apparaît. Dès que nous imaginons quelque chose, nous, qui sommes la vérité, nous nous divisons. La conscience qui vous habitait quand, enfant, vous jouiez aux billes, est la même que celle que vous avez maintenant, vous n'avez besoin ni d'y penser, ni de vous la remémorer. Oublier tout est le seul moyen de s'en souvenir ! Et c'est parfait si vous oubliez même "je suis le Soi" car cette expérience est au-delà de l'expérience. Dans le sommeil, nous avons une expérience de nous-même mais si nous essayons de la saisir, elle s'évanouit ; si nous essayons de la percevoir, elle disparaît. L'effort n'y pourra rien : nous devons dormir pour connaître le sommeil. S'abandonner, c'est Le connaître.
Si vous dites "je suis l'agissant puisque j'existe", cela suppose un glissement du mental vers l'effet du "je suis", et c'est une erreur. Dès que le mental essaye de s'en emparer, le Soi disparaît. Après avoir connu le "je suis" vous devez ensuite vous appliquez à éradiquer le "je", car il tentera de survivre à tout prix ! Jusqu'à présent vous avez accepté l'idée que l'impulsion de la connaissance était vous-même, mais vous devez désormais vous défaire de cette croyance. Bien-heureux celui qui pratique "je n'existe pas, vous n'existez pas, il n'y a rien" ! Car il n'y a rien à "faire". Pensez, écoutez, méditez pour que la nature du Soi se révèle, car la connaissance de sa propre nature doit être nourrie, ou bien l'illusion s'immiscera à nouveau inévitablement.
"Je suis le Soi" est aussi un concept, vous n'êtes pas celui qui imagine ou conçoit ni ce qui est conçu non plus. L'observateur doit s'immerger totalement dans la réalité finale, c'est le fondement et le but de la connaissance du Soi. Vous êtes la scène du théâtre, ne devenez pas la Pièce ni les instruments de la comédie qui s'y joue. Vivez en restant ancré dans votre véritable nature. Faites ce que vous voulez ensuite, libre à vous de poursuivre la pratique par la voie de la réflexion ou celle de la méditation.... Vous devenez vous-même le but.

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Extrait du Compte-Rendu n°102, du 04-02-1930
Dans la phase finale de son enseignement le maître demande au disciple d'abandonner la méditation et de comprendre qu'il est lui-même le Soi ultime. Ici une foi totale dans le maître est nécessaire car la connaissance étant empreinte d'ego on doit accepter de l'aban­donner. Cette étape prescrite par le maître consiste à arrêter toute pratique et à dissoudre la connaissance dans le Soi suprême. Cette phase de l'immersion de la connaissance dans la réalité finale est comparable à la moitié obscure du cycle lunaire. La connaissance n'étant plus là, c'est l'obscurité totale mais le Soi tout-puissant se trouve là tout près. L'obscurité fini par se dissiper et le Soi maintenant totalement libre resplendit dans toute sa gloire. Vous êtes alors dans l'état sans état du Soi suprême.

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 Extrait du Compte-Rendu  n°16
La nature de la connaissance comme celle de l'ignorance est illusion. Les pratiques spirituelles que l'homme entreprend comme la pénitence, les chants, l'étude et toutes autres méthodes sont placées sous l'influence hypnotique de l'illusion. Le monde n'est transcendé que lorsque vous êtes libre de toute entrave et de tout devoir. Pratiques et devoirs sont utiles aux premier temps de la recherche, mais sachez que tant que la connaissance subsiste il y a illusion. Abandonnez toute idée préconçue sur vous-même. "Abandonner" signifie ici : ne vous embar­quez pas dans ce bourbier ! Continuez cependant votre pratique dévotionnelle et méditative "je suis le Soi, je suis Dieu, je ne suis ni untel, ni une telle, je ne suis pas le corps" mais sachez que celui qui parle en vous est Dieu, il est vous-même. Soyez- en convaincu.
[...]

Vous devenez Dieu quand vous rejetez toute projection "je dois faire ceci ou cela de manière à devenir riche ou à devenir saint..." Et vous décidez alors de changer pour atteindre votre but mais tout cela se passe sous l'emprise de l'illusion. Laissez donc les choses telles quelles sont car vos interventions ne feront qu’accroître l'ego de la connaissance. Le désir d'agir est un obstacle à l'accomplissement de la réalité finale. Puisque vous n'êtes pas le corps pourquoi ressasser toutes ces pensées à propos de votre santé ou de la pauvreté etc.? Tout est faux ! Ne rien faire est le royaume de Dieu. Vous affirmez volontiers qu'il faut savoir rester tranquille comme un dieu mais vous ne faites que vous agiter en vous laissant dominer par la conscience du corps.
Ne s'inquiéter de rien et être en paix est appelé Om shanti, et c'est ma bénédiction pour vous tous.
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Extrait du Compte-Rendu  n°105 (16-02-1930)
Il pourrait s'avérer dangereux pour l'individu de tenter de mettre fin à son mental par ses propres moyens, car en voulant purifier toutes les tendances qui le constituent, comme la colère, l'envie etc., il disparaîtrait du même coup s'il ne réalisait pas ce qu'il est réellement. Essayer de se défaire du mental et de l'intellect sans réaliser le Soi c'est courir à la catastrophe ! Cela ressemble à l'histoire de l'éléphant coléreux qui sur les conseils du maître était devenu docile et soumis. En conséquence tous les enfants du village abusaient largement de sa gentillesse, tant et si bien qu'il en devint faible et pitoyable. Il avait pris les conseils du maître au pied de la lettre et n'avait pas compris qu'il fallait continuer à barrir bruyamment pour garder une distance respectable entre lui et les plaisantins. Barrir étant dans sa nature, il fallait qu'il utilise cette faculté à bon escient. De même en essayant de vous défaire du mental et de l'intellect par la force au lieu de vous en servir judicieusement, vous allez droit au désastre ! Les concepts et les pensées sont les propriétés inhérentes au mental de l'homme tout comme le barrissement est inhérent à la nature de l'éléphant. Il s'agit donc de les utiliser à votre avantage au lieu de les supprimer purement et simplement.
(...)

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Extrait du Compte-Rendu N° 106 ( 20-02-1930)
Le summum est d'être dans l'état naturel du Soi. Cet état étant spontané il est commun et ordinaire ! Il est la propriété innée de chaque individu. Mais l'homme mené par l'ego veut être extraordinaire ! Dans cette recherche de l'extraordinaire, l'individu surimpose quelque chose à son état naturel ordinaire. L'ego est l'instigateur de ce désir effréné d'être différent et important et c'est en recherchant la connaissance dans le monde qu'il espère arriver à ses fins. La connaissance acquise par l'individu dans le but de surpasser les autres, aussi minime soit-elle, n'aura pour effet qu'une chute certaine. Il devra payer pour cela, c'est ainsi... Aussi anodin que soit votre emprunt vous développez bien vite l'habitude d'emprunter. De même dès que vous vous lancez à la poursuite des connaissances mondaines, cette tendance s'enracine en vous et ce surplus dont vous nourrissez votre ego précipite votre chute. Cette déviation vous entraîne dans une déchéance irrémédiable. La quête de la connaissance de soi est également teintée de la souillure de l'ego, mais elle pourra intimement se dissoudre dans le Soi. L'influence de l'ego se répand comme le poison d'un scorpion envahit le corps de sa victime. Nous avons appris comment renforcer notre ego en affichant notre connaissance des choses du monde, mais nous ne connaissons pas l'antidote à l'expansion de ce poison. Nous devons désormais apprendre com­ment soigner cette morsure venimeuse.









Originaire de l'état du Mahashastra en Inde, né en 1888 et mort en 1936, Sri Siddharameshwar Maharaj est initié en 1906 par son maître, guru Shri Bhausaheb Maharaj qui lui enseigne la méditation sur un mantra pour atteindre l'ultime Réalité. Après la mort de son maître il se mis en méditation avec une détermination intense de cesser sa méditation qu'après avoir accédé à la connaissance  ultime. Neuf mois plus tard, son maître lui apparait pour lui donner sa bénédiction, confirmant sa réalisation du Soi suprême. L' enseignement de Sri Siddharameshwar Maharaj est celui de la voie de l'oiseau, Vihangam Marg, tandis que son maître enseignait la voie de la fourmi, Pilpilya marg. Plus ardue, la voie de la fourmi est la voie de la méditation, alors que la voie de l'oiseau est la voie de la compréhension directe donnée par le maître à son disciple. 

Vous devez être très attentif lorsque vous écoutez l'enseignement sur le Soi, attentif au point d'être totalement captivé, absorbé en lui. Quand vous vous perdez en lui vous devenez le Brahman. L'étude des Écritures est vaine si vous ne reconnaissez pas que vous n'êtes pas le corps, que vous êtes autre que lui. Votre pratique consiste à suivre les indications établies par les saints. Ce que l'on entend par " rester en compagnie du Maître " c'est d'être dans le souvenir constant de sa parole, puis de la mettre en pratique.

Écoutez attentivement la philosophie du Vedanta, comprenez-la bien et mettez-la en pratique ; l‘expérience ne manquera pas de s‘ensuivre. Les trois expériences : l'expérience décrite par le Maître, celle décrite par les Écritures et enfin votre propre expérience, doivent concorder.

C'est de cette façon que Nissargadatta Maharaj s'est éveillé à la réalité ultime, en suivant la parole de son maître Sri Siddharameshwar Maharaj, et en étant convaincu. Sri Ramakant Maharaj et Ramesh Balsekar feront de même envers leur maître Nissargadatta Maharaj.






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