La tradition affirme que les révélations des Secrets de
l'Aigle remontent aux origines de l’humanité, à ces temps lointains où l'homme
communiquait avec les dieux. ces principes ont été confiés par les Entités
majeures à la puissance du vent, afin qu'il les disperse généreusement sur tout
le territoire et dans toutes les cultures du continent américain. Nous les
chamans, qui sommes les gardiens de l'Aigle, nous savons cela. Don Diego.
Luis Ansa, Le Secret de l'Aigle
Dans mon cheminement spirituel, alors que cela faisait
plusieurs années que j'étais en recherche spirituel, méditant intensément et
pratiquant seul avec le soutien de quelques livres inspirant de Satprem et Sri
Aurobindo, je fût invité en décembre 1999 à une cérémonie de hutte à sudation
inipi avec un shaman de la tradition sioux Lakota. Ce fût le premier contact
que j’eus avec un rituel d'une tradition spirituelle, comme si symboliquement
la porte de mon ouverture spirituelle devait passer par cette tradition, ou
comme si s'ouvrait depuis un lointain espace-temps une porte sur mon âme par
l'intermédiaire de cette tradition. Bref, lors du cercle de parole en
préparation avant la hutte, nous eûmes à nous saisir d'une plume de Condor
des Andes, consacrée et transmise de chaman à chaman pour effectuer des rituels de purification et animer des cercles de parole. Chacun notre tour nous devions la saisir le temps d'exprimer à l'assemblée nos motivations et requête. Dès que j'eus cette
plume entre les mains une vibration tellement forte en émanait que ma main
tremblait, pouvant difficilement contenir et m'aligner à cette énergie très forte et très consistante qui se transmettait à travers cette plume. Ce fût très étonnant ce contraste entre la puissance de cette plume et sa légèreté.
La cérémonie de la hutte fût un moment très fort et en sortant dehors au coeur de l'hiver je me sentit relié aux éléments comme jamais, revivifié, libre, serein, apaisé mentalement comme jamais jusque là, avec une grande clarté intérieure. Quelques jours après cette hutte, de retour chez mes parents, la tempête de
1999 se déclenchât. Le Vent soufflait tellement fort que notre niveau
d’inquiétude augmentait en proportion. J'allais tout de même me coucher, et en commençant à
m'endormir je sentis la présence du Vent pénétrer en moi tel une entité
vivante, ce qui provoquât une sortie hors du corps qui me mis simultanément
dans un état de transe. Alors ma conscience devint de plus en plus large, dans une
expansion au point de ne plus être limité par mon corps physique , d'en être
affranchit et de me sentir devenir totalement l'élément air, le souffle,
l'esprit du vent. Un état de détachement et de sérénité absolue s’emparât de
moi. Je percevais que tout était la conscience et que tous les phénomènes se
déroulaient au sein de cette conscience. Mon corps était perçu depuis cette
identification à la conscience, et la menace de catastrophe pouvant porter
atteinte à mon intégrité physique lors de cette tempête disparut pour laisser
place à cette paix, cette confiance et cette sérénité absolue. Et plus le Vent soufflait fort, et plus
je me sentais un avec lui et protégé de tout ce qui pouvait arriver.
Un an plus tard à peine, mon chemin spirituel s’orientât vers
des pratiques issues de la spiritualité de l'Inde, et en juillet 2000, lors
d'une retraite de silence dans un ashram, un soir au lieu d'aller dormir dans
l'ashram je décidais de passer une nuit à la belle étoile sur un replat sur une
colline en hauteur. Je n'en pouvais plus de l'atmosphère de cet ashram, me
sentant emprisonné et d'un tempérament solitaire et retiré incompatible avec
l'esprit grégaire du lieu, trop extériorisant pour effectuer le véritable travail intérieur; il me fallait respirer ailleurs, dans la nature que
je considérais comme étant mon véritable lieu de reliance au divin, le véritable temple, tel que les celtes le concevaient. Arrivé sur
le replat je trouvais une plume de pigeon ramier, comme à l'habitude, je la ramassais, la considérant comme un don de la nature et du ciel. Je descendis le
lendemain matin à l'ashram. Bien que satisfais d'avoir été hors des murs de
l'ashram je n'avais cependant pas très bien dormis. Après la session du matin
et le repas, je m'allongeais sur mon lit dans ma chambre. Machinalement je pris
la plume que j'avais ramassé et m'amusais de loin à suivre les contours du visage
du
maître indien avec la plume, sur sa photo accroché au mur en face de mon lit. C'est alors que soudain je fus pris d'une torpeur qui me plongeât dans l'immobilité totale, mon bras se relâchât et je plongeais dans une sorte de transe où je commençais
à sortir de mon corps. Mais au lieu d'une sortie hors du corps habituelle, je
fis l'expérience d'un cocon de lumière constitué de filaments de lumière qui
m'entouraient telle une grille d'énergie en forme de cocon, et dans cet espace de
conscience, une voie féminine venant des profondeurs de mon être me parlât
pour me dire qu'elle était mon but dans cette vie, pourquoi je m'étais incarné
et comment je devais suivre ma voie spirituelle et dans quel but. Je fus assez
bouleversé par cette expérience, qui arrivait là comme ça, sans crier gare,
dans un moment de détente sur mon lit, après avoir divagué avec une plume de
pigeon ramier sur la photo d'un guru indien avec qui je n'avais aucune
interaction directe ni guidance personnelle, et après avoir passé des journées
à méditer et à faire des pratiques qui m'exaspéraient au plus haut point et ne
donnaient rien sur le moment.
Plus tard, dans ce même ashram, j'eus à nouveau une
expérience spontanée du corps de lumière. Tandis que je méditais, j'eus la
sensation et la perception que mon corps physique se dissolvait. À la place
émergeait un corps de lumière doré qui se mit à danser et à s'élever au fur et
à mesure qu'il dansait. Des immenses vagues de lumière dorée déferlaient sur
moi et m'immergeaient, gonflant mon coeur au point d'avoir la sensation d'être
à la limite d'éclater. Puis je redescendis petit à petit pour réintégrer mon
corps physique. Le choc du retour à la réalité fût intense et opéra un grand et
profond questionnement sur le sens de ces expériences par contraste avec la
réalité ordinaire. D'autant que face à ce type d'expérience les réponses de la
plupart des maîtres de l'éveil impersonnel comme celui de cet ashram sont que
tout est illusion. L'esprit de recherche qui m'habitait ne pouvait se satisfaire
de ce type de réponse à l'emporte-pièce. Ce n'est que plus tard en suivant une
technique d'éveil du corps de lumière que je pus intégrer et replacer ces
expériences dans leur réalité et surtout en les reliant à l'enseignement de Sri
Aurobindo que j'avais quelque peu délaissé à cette époque.
La voie des plumes continuât de m'accompagner, faisant par la
suite diverses expériences induites par les plumes ou les oiseaux ou en
relation avec eux.
A suivre: La voie des plumes
A suivre: La voie des plumes
Sylvère