Ô Toi, transcendant,
San-nom, toi la fibre et le souffle,
Lumière de la lumière, irradiant les univers,
Toi, leur centre, toi, centre plus puissant du vrai, du bien
et de tout ce qui aime…
Comment ferais-je pour penser, pour respirer un seul instant,
Pour prononcer un seul mot, si hors de moi-même
Je ne pouvais me propulser vers ces univers supérieurs ?
Soudain je me recroqueville à la pensée de Dieu,
Devant la Nature et ses Merveilles, devant le Temps et l’Espace,
devant la Mort,
Mais ce Je, se tournant vers toi, t’appelle, ô mon Ame, toi
qui es Moi,
Et vois ! avec quelle douceur tu gouvernes les astres,
Et tu domptes le Temps et souris, heureuse, à la Mort,
Et remplis et fais déborder les immensités de l’Espace.
Plus grande qu’étoiles ou soleils,
Bondissante, tu poursuis ton voyage, ô mon âme ;
Quel amour, sinon le tien et le nôtre, pourrait s’amplifier
et s’élargir davantage ?
A Passage to India (extrait), traduction Sri Aurobindo, La poésie future