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18/02/2023

Le temps chez les présocratiques

 



Les présocratiques concevaient le temps de diverses façons mais la conception de celui-ci comme cosmique et cyclique dominaient leurs pensées. En effet, l'idée centrale est celle du Temps qui se crée lui-même; se créant lui-même dans son cours éternel du fait même qu’il « tisse la nature de toutes choses ». 

On trouverait, chez Euripide, des exemples de ce rôle créateur du temps: Il est le « père ancien des jours », il a pour enfant la Durée, la Justice serait sa fille comme le disait Hésiode. Le problème de la naissance du Temps est souvent posé par les penseurs de l’antiquité grecque. Aussi les Pythagoriciens se demandaient son origine et son rapport avec l’existence de l’être. La conception circulaire du temps du pythagorisme va alors plonger l’être dans un certain voilement de sa propre existence et dans cette concaténation des cycles de la métempsycose, il n’y aurait plus de place pour un temps propre et subjectif, un temps historique et singulier. Démocrite répondait qu'il était éternel. D'après Orphée, le temps serait à l'origine de tout. Anaximandre considérait l’ordre du temps comme la loi à laquelle les choses sont soumises. 

 Quant à Héraclite, quand il parla de la création de l’univers, il apporta une nouvelle conception du temps. Au fragment 30, il déclare que « cet univers identique pour tous n’a été créé par aucun dieu, ni par aucun homme, mais il fut toujours, est et sera un feu éternellement vivant, s’allumant avec mesure et s’éteignant avec mesure». On ne sait pas cependant, s’il était parvenu à une conception cohérente du temps. L’essentiel de sa pensée porte sur la coexistence, l’interdépendance ou l’unité des contraires et il l’illustre à l’aide d’exemples empruntés aux phénomènes temporels : Dieu, dit-il au fragment 67 « est jour et nuit, hiver et été, guerre et paix, société et famine », pour lui, « le jour et la nuit sont un ». Il ajoute ceci au fragment 88 : c’est la même chose en nous que la vie et la mort, la veille et le sommeil, la jeunesse et la vieillesse, car ceux-ci se transforment en ceux-là, et inversement ceux-là se transforment en ceux-ci »(J. DEFRADAS, « Une image présocratique du Temps », In: Revue des Études Grecques, tome 80, fascicule 379- 383, Janvier-décembre (1967), pp. 152-159 4).  Ceci nous montre que pour Héraclite, les choses étaient sujettes au changement et nous pouvons en déduire que sa conception du temps est celle du devenir, de l’écoulement et du changement. Par contre, Parménide niait la possibilité du changement. En abordant le sujet de l’être, il disait ceci : « Jamais il n’était ni ne sera, puisqu’il est maintenant, tout entier à la fois, un, d’un seul tenant ». Ayant nié l’être dans le passé et dans le futur, Parménide, contrairement à ce qu’on aurait pu atteindre, ne nie pas l’être dans le temps et dit « il est maintenant, tout entier à la fois ». Il est alors visible que Parménide, dans sa négation du passé et du futur de l’être, nie également la durée temporelle tandis qu’il semble affirmer l’éternité de l’être dans son utilisation du concept ‘maintenant’ même si nous ne savons pas exactement la signification qu’il voulait attribuer à ce terme. Zénon préféra plus tard de considérer le maintenant comme l’instant qui est pour lui comme une division à l’infini du temps. Ceci le conduira à nier l’existence du temps à cause de sa divisibilité à l’infini. Il y a aussi ceux qui le considéraient comme l’oubli. Catherine Collobert admet que le temps grec archaïque et classique serait d’une telle obscure nature: «Le temps est reconnu, dans la Grèce archaïque et classique, comme le principe de l’oubli. Pindare, qui reconnaît le temps comme le père de toutes choses, écrit : "Puisse le temps, toujours comme aujourd’hui régler sa prospérité, le combler de biens et lui procurer l’oubli de ses biens"»(C’est à partir de tous ces idées des présocratiques que les philosophes ultérieurs puisera leurs idées.).


IRADUKUNDA Aimé Joseph-Marie,LA TEMPORALITE CHEZ MARTIN HEIDEGGER,
"Le temps dans l’antiquité grecque" (2017)


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