Depuis de nombreuses années des études médicales et scientifiques se sont intéressées à la méditation et à ses effets sur le métabolisme et la physiologie du corps humain. Jacques Vignes, Matthieu Ricard ont apporté une grande contribution dans l'étude de la méditation et d'autres chercheurs se sont penchés sur la méditation et ont étudié son impact sur le corps physique. Indubitablement, tout pratiquant de la méditation peu observer les effets positifs sur le mental, le psychisme, la qualité d'être au monde et une certain transformation de l'état de conscience. Les observations des effets sur le corps physiques sont très sensibles mais peuvent être perçus eux aussi. La recherche médicale aura beaucoup de champs d'exploration a approfondir pour contribuer à cette avancée et observer les impacts positifs de la pratique de la méditation sur la santé.
Voici quelques extraits du Docteur Laurence Le Shan – ( Méditer pour agir – Éditions Seghers.)
« La méditation semble produire
essentiellement un état physiologique de profonde relaxation, joint à un état
d'éveil psychique. Le coefficient métabolique a tendance à baisser, ainsi que
les rythmes cardiaque et respiratoire. Le modèle de la réponse physiologique à
la méditation diffère du sommeil ou de l'hypnose. L'état physiologique procuré
par la méditation apparaît comme l'opposé de celui provoqué par la colère ou la
peur. Techniquement, il semble que la méditation suscite un état hypermétabolique
opposé à l'état de "défense alarmée" décrit par W B. Cannon lorsqu'il
analyse l'état métabolique correspondant à la réaction fuir ou combattre.
L'abaissement du coefficient
métabolique, la diminution de la consommation d'oxygène et de la production de
gaz carbonique jouent un rôle central dans la réponse physiologique à la
méditation.
Le pourcentage de lactose dans le
sang diminue sensiblement durant la méditation, près de quatre fois plus vite
qu'il ne le fait chez des sujets qui se reposent calmement, allongés dans la
tranquillité et la sécurité. La présence de lactose dans le sang est en
relation avec l'anxiété et la tension, aussi est-il vraisemblable que la faible
quantité trouvée chez des sujets en méditation est due à leur état
physiologique de relaxation.
La résistance de la peau à un
faible courant électrique est connue depuis longtemps comme étant liée de très
près, chez tous les individus, à la présence de tension et d'anxiété. Plus il y
a de tension et d'anxiété et plus faible est la résistance de la peau. Pendant
la méditation, la résistance de la peau augmente, parfois de 400 %. Le rythme
cardiaque a tendance à ralentir. Quelques modifications sont aussi relevées
dans le rythme électroencèphalographique. Le plus souvent, on rapporte une
augmentation du nombre d'ondes alpha lentes (huit à neuf par seconde). Dans
l'hypnose, le coefficient métabolique ne change pas. Durant le sommeil, la
consommation d'oxygène ne décroît appréciablement qu'après plusieurs heures, et
la diminution est plutôt due à un ralentissement de la respiration qu'à une modification du coefficient métabolique
global...
Pourquoi notre corps répond-il de
cette façon durant la méditation ? Notre ignorance est encore immense, même si
la recherche entreprise va combler certaines lacunes. Mais un facteur semble
lié à l'aspect fondamental de la méditation : c'est la concentration sur une
seule chose à la fois. Les signaux auxquels doit répondre notre corps sont plus
simples et plus cohérents pendant la méditation qu'en presque toute autre
circonstance...
Cela a un effet positif sur notre
corps, qui manifeste une forte tendance à normaliser ses réactions ; à se
comporter physiologiquement de façon plus détendue et plus saine. La tension
est réduite, les indicateurs d'anxiété s'estompent, le coefficient métabolique
décroît et la conscience connaît un état d'éveil. »
Nous voyons donc comment depuis des
millénaires, cette pratique qu'est la méditation a pu contribuer à faire
évoluer l'être humain , à parfaire sa conscience et son corps physique, à
l'aider à s'adapter aux circonstances parfois hostiles de la vie et à endurer
les circonstances extérieures. D'un point de vue strictement biologique,
sachant que le cerveau humain contient toutes les molécules chimiques en lui,
certaines conditions telles que la méditation, favorisent la sécrétion de ces
molécules pour l'équilibre général du corps. C'est en apportant
artificiellement ces molécules que le cerveau cesse de les produire et engendre
des effets de dépendance tel que l'addiction aux "drogues". La
méditation en elle-même favorise la sécrétion de ces mêmes molécules que l'on
trouve entre autres dans les drogues. C'est pourquoi le célèbre maître Taisen
Deshimaru qui diffusa le ZaZen en occident entrainait des toxicomanes à méditer
en leur autorisant au début de leur pratique à continuer la prise de drogue,
pour petit à petit la diminuer et s'en affranchir. Tout est dans le cerveaux,
tout est dans la conscience. L'un servant d'interface à l'autre; matière et
esprit étant liés, l'apaisement de l'esprit contribue à l'équilibre
physiologique du corps par la sécrétion naturelle des molécules dans le cerveau,
et ces mêmes molécules ont un impact majeur sur le métabolisme du corps, et
donc sur la qualité de notre esprit.
Sylvère