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La création de ce site part du constat que chaque chercheur sur le chemin de l'évolution spirituelle est un trouveur potentiel ou effectif, pouvant dans un partage sincère de ses expériences, accomplir des ouvertures pour d'autres consciences en développement... Lire la suite

28/02/2015

Quelques conseils de Pavitra sur la méditation

L'homme crée les conditions extérieures dans lesquelles il se trouve, car celles-ci sont l'exacte réflexion de son état de conscience. S'il parvient à ordonner sa vie intérieure, il est sur la voie du développement spirituel, et sa vie extérieure s'en trouvera totalement modifiée.  
Sri Aurobindo



Quelques conseils de Pavitra
(selon Sri Aurobindo et la Mère)
1 - Sur la méditation

 
Choisissez un lieu calme et retiré où vous soyez sûr de ne pas être dérangé pendant trois-quarts d'heure ou une heure au moins. Asseyez-vous, soit les jambes croisées sur un tapis ou un coussin, soit sur une chaise ou un fauteuil, le corps droit mais sans raideur ni contrainte. On peut avoir le dos soutenu. En fait la position n'a pas grande importance. L'important est d'être à l'aise afin de pouvoir oublier le corps. La position couchée est à éviter, sauf nécessité pour maladie ou infirmité, car elle incline au sommeil. Commencez toujours la méditation par un appel intérieur, un acte d'offrande ou une prière au Divin. 
 a) Une première méthode consiste à observer la ronde des pensées sans se laisser entraîner par elles. Votre tête est une sorte de place publique que traversent d'innombrables pensées. Quelques-unes attirent particulièrement votre attention et restent plus longtemps que d'autres. Restez calme, détaché, sans vous identifier à aucune d'elles. Vous constaterez qu'il est possible de séparer votre conscience, immobile et silencieuse, des pensées qui traversent l'espace mental. On a appelé cette conscience "la Conscience-témoin", "le Témoin silencieux", "le Veilleur silencieux". Votre véritable moi mental est ainsi parfaitement distinct des pensées avec lesquelles il s'identifie pourtant d'habitude. Lorsque vous refusez cette identification, les pensées perdent de leur force, comme les vagues d'un océan s'apaisent après la tempête. Ce calme mental est connu sous le nom de "quiétude". Quelques pensées se présentent encore, mais, si vous persistez, elles passent furtivement et ne peuvent plus troubler la perception intérieure qui peut enfin s'éveiller. 
b) Une autre méthode, plus radicale et plus rapide, mais aussi plus difficile, consiste à écarter délibérément toutes les pensées au fur et à mesure qu'elles commencent à tourner dans la tête. Quand il en vient une, chassez-la tout de suite sans lui laisser le temps de prendre pied et de s'installer. Les raisonnements, les associations et les souvenirs sont ainsi écartés peu à peu. Graduellement le mental s'apaise, les pensées s'espacent de plus en plus et vous atteignez, de cette façon aussi, la "quiétude". Il faut que vous sachiez que le premier effet d'un tel essai de contrôle mental est quelquefois une augmentation apparente de la force tumultueuse des pensées. N'en soyez pas troublé, mais persévérez. Il est possible de pousser plus loin et de parvenir au complet "silence" mental. C'est pourtant une tâche ardue et ce n'est pas indispensable, tout au moins pour le "yoga intégral" de Sri Aurobindo, où l'on ne cherche pas à atteindre l'extase en quittant le corps, mais à avoir toutes les expériences à l'état pleinement éveillé et conscient. 
c) La maîtrise mentale peut aussi s'obtenir par la concentration, qui consiste à fixer la pensée sur un objet intérieur si fortement que cela unisse en quelque sorte la pensée à l'objet. Cette identification éveille en vous une véritable connaissance de l'objet. Le meilleur objet de connaissance, le plus digne de concentration, est sans contredit le Divin, le Suprême. Il importe peu que vous choisissiez le Divin personnel ou l'impersonnel, ou même subjectivement, le Moi unique. Quand votre pensée s'évade et bat la campagne, il faut la ramener avec calme et persévérance sur l'objet de concentration. Remarquez qu'ici encore s'opère une dissociation entre vous et vos pensées. L'idée suivante peut vous aider dans votre concentration: "Tout en Dieu, Dieu en tout et Dieu comme tout." Vous pouvez utiliser un mot, une invocation, une prière, qui vous touche plus particulièrement et dont la répétition silencieuse apaise la partie la plus mécanique de votre être mental. Ceux qui n'ont pour le Divin des sentiments de dévotion se servent ainsi du nom du Bien-Aimé. Le mieux est d'utiliser concurremment ces trois méthodes suivant les besoins du moment et la facilité que l'on éprouve à les suivre. En tout cas une pratique régulière est nécessaire, quotidiennement et de préférence à la même heure. Un jour, on se sent soudain pénétré d'un bonheur inexprimable, d'une douceur telle que rien au monde - aucune joie humaine, aucun plaisir - ne peut lui être comparé. C'est un état impersonnel, sans objet, et en même temps c'est une présence, invisible mais pénétrant jusqu'au fond de l'âme, ou peut-être descendant des hauteurs de l'Esprit. Le monde, les êtres et les choses n'ont plus besoin d'être expliqués; leur existence contient leur propre justification. Ils "sont" - de toute éternité - et ne cesseront jamais d'être à l'avenir. La mort est devenue une impossibilité dérisoire. Des merveilleuses expériences qui caractérisent cet état, on a donné des descriptions qui varient suivant les profondeurs atteintes, les aspects qui prédominent, les conditions individuelles, les besoins spirituels du moment et les phénomènes qui peuvent se produire (lumière, ouverture à une conscience universelle au-dessus de la tête, etc..) Il ne s'agit pas ici de visions - lesquelles sont tout autre chose - mais "d'états d'âme", ou plutôt "d'états de conscience". A cette classe d'expériences, les mystiques de tous les pays qui les ont vécues ont donné des noms divers : la grande Paix ou la Paix du Seigneur, la Présence divine, la découverte du vrai Moi, l'Ouverture ou l'Épanouissement de l'Âme, la deuxième Naissance, le Repos en Brahman, l'entrée dans la Réalité unique, la Conscience cosmique, l'Illumination, la Connaissance directe, le Nirvâna… C'est en vérité une vie nouvelle qui commence. Le monde intérieur devient plus important que le monde extérieur.


2 - Sur la discipline



Les expériences qui viennent d'être décrites sont fugaces. Peu de temps après que l'on est sorti de la méditation, elles perdent de leur force vivante et, malgré les efforts que l'on fait pour les conserver, s'estompent. Cela tient à ce que nous sommes faits de nombreux morceaux qui tirent chacun de son côté. Au-dessous de l'aspiration et de la volonté centrales les plus hautes, viennent l'être mental et l'être vital, puis le corps matériel, qui réagissent à leur façon aux sollicitations de la vie extérieure. Et chacune de ces parties est elle-même composée. Ce mélange de réactions brouille complètement la mémoire des expériences spirituelles.
Si nous voulons que la paix, la force, la lumière et la félicité reçues pendant la méditation puissent rester vivantes tout au long de la vie extérieure si absorbante, il faut que toutes les parties de notre être s'organisent autour de la conscience la plus haute en nous, celle qui est ouverte au Divin, et qu'elles se soumettent à sa direction. Pour cela une discipline stricte est rigoureusement indispensable, qui prépare peu à peu et permette cette "unification" de l'être.
La tâche est ardue et celui qui l'essaie s'en rend vite compte. Elle va contre toutes les habitudes humaines normales qui considèrent la vie des sens comme la seule réalité. Une discipline suivie et persévérante peut pourtant préparer puis provoquer une véritable transformation de l'être, que consacrera un retournement décisif de la conscience de veille.
L'effort demandé est triple; il constitue le "yoga intégral" de Sri Aurobindo. C'est

"un triple labeur d'aspiration, de rejet et de don de soi:

Une aspiration vigilante, constante, incessante, la volonté de l'esprit, la recherche du cœur, l'assentiment de l'être vital, la volonté d'ouvrir et de rendre plastiques la conscience et la nature physique.

Le rejet des mouvements de la nature inférieure: le rejet des idées, opinions, préférences, habitudes et constructions [de la nature mentale], afin que la connaissance véritable puisse trouver le champ libre dans un esprit silencieux. Le rejet des désirs, réclamations, sensations et passions de la nature vitale, de son égoïsme, son orgueil, son arrogance, sa luxure, son avidité, sa jalousie, son envie et son hostilité envers la vérité, afin que le pouvoir et la joie véritables puissent se déverser d'en haut dans un être vital calme, grand, fort et consacré. Le rejet de la stupidité, du doute, de l'incrédulité, de l'obscurité, de l'obstination, de la paresse, du mauvais vouloir à changer et du tamas [l'inertie] de la nature physique, afin que la stabilité véritable de la lumière, du pouvoir, de l'ânanda [la félicité] s'établisse dans un corps devenant de plus en plus divin.
Le don de soi, de tout ce que l'on est, de tout ce que l'on possède, de chaque plan de la conscience et de chaque mouvement, au Divin et à sa Shakti [l'Énergie créatrice consciente].

Dans la mesure du don et de la consécration de soi, le sâdhaka [celui qui suit une discipline spirituelle] prend conscience que la Shakti divine fait la sâdhâna [la discipline spirituelle] et pénètre en lui de plus en plus en y établissant la liberté et la perfection de la Nature divine. Plus cette opération consciente remplace son propre effort, plus rapide et véritable devient le progrès. Mais elle ne peut faire disparaître complètement la nécessité de l'effort personnel qu'au moment où la soumission et la consécration sont devenues pures et complètes de haut en bas."
(Sri Aurobindo - La Mère, II)

Le moyen pratique d'appliquer ces conseils est à votre portée, ce qui ne veut pas dire qu'il soit facile; le voici:
Offrez intérieurement au Divin, au Suprême, à votre Idéal le plus haut, tous les événements et les circonstances, grands ou humbles, de votre vie quotidienne, et accomplissez en offrande au Divin, au Suprême, à votre Idéal le plus haut, toutes vos pensées, vos paroles, vos actions, au moment même où vous les accomplissez.
Si vous êtes sincère dans votre offrande, dans le don de vous-même, votre vie changera du tout au tout. Vous découvrirez qu'une Main invisible (la Shakti) vous guide - et vous a toujours guidé à travers les années. Une joie nouvelle se lèvera pour vous chaque matin.
Chaque action, même la plus triviale, vous l'accomplirez du mieux que vous pourrez, en vous concentrant totalement sur elle. Vous trouverez alors qu'elle recèle un trésor de joie. De plus, avec cette pratique vous avez la clé de la perfection dans le yoga et de la transformation de votre nature.
C'est une excellente habitude que d'inclure dans votre discipline un peu de lecture. Prenez peu à peu les livres de Sri Aurobindo et de la Mère auxquels vous avez accès. Il n'est pas nécessaire de lire beaucoup - une demi-heure par jour suffit. Lisez lentement, relisez au besoin, puis réfléchissez à ce que vous venez de lire, et pensez-y pendant la journée. Essayez de le mettre en pratique, de le vivre. Vous entrerez peu à peu en contact avec la grande Conscience de Sri Aurobindo et de la Mère (c'est tout un pour nous) et vous découvrirez le sens caché de leurs paroles.
La question sexuelle vous préoccupe-t-elle ? Cherchez au mieux une harmonie temporaire, sans brimades et répressions inutiles. Tout cela se clarifiera et vous parviendrez peu à peu à la maîtrise, dans ce domaine comme dans tous les autres. La petite Anthologie conseillée dans la note [Anthologie de l'Amour] vous montrera la place de l'amour dans la création et vous aidera à découvrir où vous en êtes vous-même. Il n'y a pas de règle uniforme pour tous. Chacun doit trouver la sienne propre.
Marchez de l'avant, ayez confiance ! C'est ainsi que vous forgerez l'unité de votre être. Et quand vous aurez effectué cette unification, la transformation de votre nature entière deviendra possible. Les années, les vies ne compteront plus pour vous, vous marchez graduellement vers la divinité.
Rappelez-vous que le but de la longue évolution à travers les formes minérales, végétales et animales, puis à travers les vies humaines successives et les civilisations qui se suivent, est de faire de l'homme un être pleinement conscient, pleinement éveillé, individuellement et universellement, c'est-à-dire conscient de tout ce qui se passe en lui et dans le monde.



Pavitra, [Philippe Barbier de Saint-Hilaire] (1894-1969)

 

 À la fois mystique et homme d'action, Pavitra fût un des premiers disciples de Sri Aurobindo qu'il rencontra dès le premier jour de sa visite à l'ashram de Pondichéry en décembre 1925. Il eut la charge, pendant plus de quarante ans, en tant que secrétaire général, des développements économiques et scientifiques de l'Ashram, où il mourra en 1969 sans être jamais revenu en Europe.

A son arrivé en décembre 1925, voilà comment s'est passé sa rencontre avec Sri Aurobindo relaté dans Conversations avec Pavitra:

" Donc, j'ai demandé si je pourrais être reçu par Sri Aurobindo.

A ce moment-là, Sri Aurobindo recevait encore, voyait encore ses disciples. Il a accepté de me recevoir. Je lui ai expliqué quelle était ma démarche, ce que je cherchais, pourquoi j'avais quitté l'Europe et pourquoi je venais en Inde, et ce que j'espérais y trouver.

C'est moi qui ai parlé le premier jour.

Il m'a dit de revenir le lendemain. Le soir, j'ai été reçu par Mère. De Mère, je me rappelle... Je me rappelle surtout ses yeux, ses yeux de lumière. Je lui ai répété, peut-être un peu brièvement, mon histoire. Elle m'a dit quelques mots, et puis je suis retourné à mon hôtel. Je me rappelle avoir fait une promenade sur le cours Chabrol et on m'a dit : « Voilà ! Ce sont des
swadéshî qui sont là », c'est-à-dire des gens qui étaient habillés en blanc et qui étaient des membres de l'Ashram. Il n'y en avait pas beaucoup. Ils étaient combien ?... A peu près douze ou quinze.

Le lendemain matin, je suis revenu et Sri Aurobindo m'a reçu. Et c'est Lui qui a parlé. Il m'a dit que ce que je cherchais... Évidemment, je lui avais exposé mon désir de libération, je lui ai dit que c'était cela que je cherchais, non pas tant la libération des renaissances mais la libération... la libération du moi, de l'ego, de l'ignorance et du péché, du mensonge, de tout ce qui fait la vie humaine ordinaire. C'était... la libération,
môksha, c'était mon idéal. Je ne le plaçais pas dans un autre ciel. Je ne désirais pas particulièrement éviter la souffrance. Mais c'était le poids de l'ignorance, du mensonge, de la laideur, tout cela; et plus encore que d'éviter quelque chose, c'était quelque chose de positif que je cherchais -je cherchais plutôt la lumière, pas tant à éviter la souffrance, la fin de la souffrance ni la fin du mensonge, mais la lumière, la connaissance, la vérité.

Alors, Il m'a dit que ce que je cherchais, quelques personnes en Inde pourraient me le donner, mais qu'ils n'étaient pas d'un abord facile, surtout pour un Européen. Et puis, il a poursuivi ainsi - que, LUI, considérait ce que je cherchais (c'est-à-dire cette union avec Dieu, la réalisation du Brahman) d'abord comme un premier pas, une étape nécessaire; mais que ce n'était pas tout, qu'il y en avait une deuxième : c'était la descente du pouvoir du Divin dans la conscience humaine pour la transformer; et que c'était cela que Lui, Sri Aurobindo, essayait de faire.

Et Il m'a dit : « Eh bien, si vous voulez essayer, vous pouvez rester. » je suis tombé à ses pieds. Il m'a donné sa bénédiction et c'était fini. N'est-ce pas, c'était toute une page de ma vie tournée. La recherche... la recherche de la source de lumière, la recherche de Celui qui devait me conduire à la vérité était terminée. Quelque chose d'autre commençait... c'est-à-dire la réalisation, mettre en pratique. Mais cette fois-ci, j'avais trouvé Sri Aurobindo, j'avais trouvé mon gourou.

Voilà comment je suis venu ici."


Lorsque Pavitra est mort, voici comment Mère dans l'Agenda du 17 mai 1969 décrit le moment où il a quitté son corps le 16 mai 1969 :



 Pavitra, c'est tout à fait autre chose: c'est l'être conscient tout entier qui a abandonné... (comment dire?) ses limites, la limite personnelle et la forme, pour s'identifier totalement – il est entré comme cela, comme un courant de conscience et de force, mais très matériel, très matériel: ça produisait une friction, on sentait une friction, et pendant trois heures. Et ça, je ne l'avais jamais vu avant, c'était la première fois – j'avais entendu parler de cela très souvent (ils en parlent beaucoup), comment les grands yogis savaient faire: ils s'en allaient comme cela volontairement.

Et ça a AJOUTÉ quelque chose à la conscience du corps. 
Dans l'attitude spontanée du corps et dans sa manière d'être, j'ai remarqué un petit changement; ça a ajouté une sorte de... stabilité dans le corps: stabilité satisfaite, comme cela. Et ce n'est pas comme quelque chose qui vient et qui peut s'en aller, ce n'est pas cela: c'est là (en Mère). Ça a été vraiment tout à fait intéressant – et inattendu.

Je voulais être sûre qu'il n'y avait rien qui reste et qui pouvait faire souffrir le corps, mais maintenant je pense que c'est fini.


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