C'est cela l'alchimie : conduire à son terme ce qui
n'y est point parvenu.
Paracelse
(En lien : CORPS DE LUMIÈRE ET CHEVALERIE MYSTIQUE )
Dans son ouvrage "La voie des Pierres -
Mégalithisme au coeur des Monts du Lyonnais", Jean-Louis Augay,
apporte des précisions significatives sur la symbolique chevaleresque et son
lien avec l'alchimie dans la tradition dite occidentale:
« La légende, le mythe, les contes ont été des
messages portant des vérités fondamentales afin de guider et de transformer
l'homme au travers de sa quête. Une des légendes les plus alchimiques du Moyen
Age, nous rappelant que la véritable transmutation, hormis celle des métaux,
est celle de l'être humain. La royauté était proche d'un ésotérisme religieux alchimique
dont les pratiques d'évolution spirituelles étaient appelées « l'art royal ».
Cette voie royale devait conduire à une vie mystique,
où les racines du péché extirpées, l'homme deviendrait généreux, doux, pieux,
croyant et craignant Dieu, afin de transformer l'homme en " pur esprit
" appelé aussi " grand œuvre " dont les éléments sont le soufre
et le mercure (le feu et l'eau), les influences célestes et terrestres.
La légende alchimique du dragon divulgue par sa
symbolique la véritable transmutation de l'homme. À celui qui enlèvera le voile
occulte sera révélé la vérité fondamentale du dragon de l'homme et de son
mystère.
Dompter ces puissances, vaincre le dragon, c'est
alors, non seulement s'opposer aux forces instinctives, aux terreurs
inconscientes, mais les dominer pour rétablir l'ordre humain et céleste,
autrement dit en comprendre la nature pour "fertiliser " la vie.
L'homme doit retrouver la partie féminine de son Être
pour vaincre le dragon en lui-même.
Le « chevalier » réalise une triple opération :
1/ Il purifie par son courage et sa volonté les forces
qui l'empêchent de combattre son propre dragon intérieur.
2/ Il récupère son élément complémentaire féminin
3/ Il s'ouvre ainsi le chemin d'accès au " trésor
".
Enchaîner le dragon, c'est se rendre maître des forces
puissantes de la nature, y compris celles inhérentes à la nature féminine.
Vaincre le dragon, c'est abattre les formidables barrières qui séparent
l'instinct de l'amour pur.»
Dans son article "Pour une nouvelle chevalerie" (Question de" n°1, Paris 1973) , Henry Corbin dit à juste titre que "l'idée de l'homme noble, au sens vrai, qui est le sens spirituel d'une noblesse exclusivement fondée sur la filiation divine de l'homme intérieur, c'est-à-dire de l'homme, non pas tel que le monde le voit, mais tel que Dieu le voit". Ce qui établit "un rapport chevaleresque entre l'homme et Dieu comme son seigneur personnel".
Dans son article "Pour une nouvelle chevalerie" (Question de" n°1, Paris 1973) , Henry Corbin dit à juste titre que "l'idée de l'homme noble, au sens vrai, qui est le sens spirituel d'une noblesse exclusivement fondée sur la filiation divine de l'homme intérieur, c'est-à-dire de l'homme, non pas tel que le monde le voit, mais tel que Dieu le voit". Ce qui établit "un rapport chevaleresque entre l'homme et Dieu comme son seigneur personnel".
Dans La voie chevaleresque et l'initiation royale dans
la tradition chrétienne, Gérard De Sorval, mentionne que l'idéal chevaleresque est la réalisation du corps de gloire: "Atteindre
l'état glorieux consiste ainsi à réaliser ici-bas l'incorruptibilité et
l'immortalité du corps de résurrection, par la connaissance
transformante de la vraie lumière initiatique. "
"L'accomplissement
"solaire" du héros doit se réaliser simultanément dans le monde, en
lui-même, et en Dieu: la voie royale est celle du Milieu où toutes
choses sont unies".
Le
chevalier à pour but la transformation en un corps de gloire. Les
combats de la guerre sainte dans la voie chevaleresque sont une
métaphore signifiant "vaincre le dragon et ouvrir le corps de gloire".
Dans L'alchimie et son code symbolique G.M. Herzen explique que : " Les écrits hermétiques comparent ces dragons avec les deux bêtes gardiennes du jardin des Hespérides."
Le philosophe Giambattista
Vico nous apprend dans La science nouvelle que: "Les armoiries royales des Chinois, ainsi que celles du céleste empire,
consistent en un dragon. Ézéchiel compare le roi d'Égypte a un grand dragon
couché entre ses fleuves, ce qui rappelle l'ancienne opinion d'après laquelle
les dragons naissaient dans l'eau. L'empereur du Japon a institué l'ordre des
chevaliers du dragon."
A.B. Purani un disciple de Sri Aurobindo nous dévoile que "
Dans la véranda, sur le mur proche de Sri Aurobindo, juste derrière sa
chaise, était suspendue une tenture de soie brodée d'un filigrane d'or qui
représentait trois dragons chinois. Les trois dragons étaient représentés de
sorte que la queue de l'un montait jusqu'à la gueule de l'autre, et à eux trois
ils couvraient la tenture de bout en bout. Nous apprîmes par la suite qu'il
existe en Chine une prophétie selon laquelle la Vérité se manifestera sur terre
quand les trois dragons ( le dragon de la terre, de la région mentale et du
ciel) se rejoindront.[...] "
Nous retrouvons cette symbolique du dragon
omniprésente dans la tradition hermétique et dans les traditions d'Asie.
Notamment dans le Tantra. Terme quelque peu galvaudé dans son acception moderne
qui couvre un éventail très large de significations.
Le Tantra est peut-être la forme la plus ancienne
de l’Alchimie orientale dite du "Dragon". Selon la philosophie
tantrique tout l'univers est constitué et rempli de forces élémentaires qui
sont en union intime et complexe. Les Chinois ainsi que les Sumériens ont
perçus deux courants du dragon, masculin et féminin. Le Dragon Vert et le
Dragon Rouge des alchimistes sont les énergies positives et négatives qui
conditionnent notre perception du cosmos, qui se manifestent dans le fameux
yin/yang chinois, symbole du Tao.
Le Taoïsme utilisait des techniques alchimiques
constituant l'alchimie chinoise qui est devenue une discipline à part entière
et autonome, utilisant les principes cosmologiques sur la base des
enseignements des textes traditionnels, les mythes en rapport avec l'élixir de
l'immortalité et les Sages Immortels, les techniques poursuivant tout à la fois
le prolongement de la vie, l’extase et la spontanéité spirituelle (cf. les
taoïstes et alchimistes tels que Luan Tai, Wei Po-yang, Ko-Hung, Lii teu, le
Lie-sien Tchouan de Lieou Hiang). Lao-Tseu avait eut lui-même pour maître Jong
Tch'eng Kong qui a fait une synthèse entre méthodes alchimiques, techniques
yogico-tantriques, le Taoïsme et le bouddhisme Zen.
Dans l’alchimie indienne, le Yoga et ses techniques
ont dans l'Inde fait l'objet de recherches parallèles et de complémentarité,
notamment dans le système des Tantra pour parvenir à des buts aussi variés que
la libération spirituelle, l'amélioration de la santé, la régénération
physique, le prolongement de la vie, l'acquisition de pouvoir surnaturel, siddhis,
l'immortalité corporelle. Les plus grands siddhas tantriques accomplis sont
aussi des alchimistes réputés, tels que Capari, Kamari, Vyali. Nagarjuna est
lui-même l'auteur d'un traité alchimique, le Mahpaprajnaparamitaçâstra
ayant eut une grande influence dans l'alchimie chinoise et aussi arabe.
D'autres traités tels que le Rasaratnâkara et le Rasaratnasamuccaya
sont aussi de Nagarjuna. Le système des Tantra contient d'importants traités
d’alchimie: le Kâkacandeçvarimata Tantra, le Rudrayamâlâ Tantra,
le Kubjika Tantra, le Rasendracintâmani, le Suvarna Tantra,
le Rasârnava Tantra. Cette connaissance alchimique va avoir ensuite des
répercussions sur la médecine indienne (ayurveda) avec Vrinda et Cakrapâni,
améliorant ainsi le pouvoir de la médecine ayurvédique.
Dans le Tantra les forces primordiales de la création,
du nom de Shiva et Shakti, sont personnifiées comme divinités masculines et
féminines. De ce couple divin, Shiva est le subalterne, car il est le principe
féminin qui sous-tend finalement toute manifestation. Il y a un dicton
tantrique: "Shiva sans Shakti est un cadavre." Aucun progrès
significatif ne peut être fait jusqu'à ce que cet objectif soit pleinement
réalisé. La plupart des adeptes de l'Orient suivent les anciennes traditions du
Dragon, et se concentrent sur la «Perle sans Prix», considérant cet objectif
comme le point culminant du changement et la réalisation de l'immortalité et de
l'éternelle félicité. Après que la Perle soit créé, le Corps de Lumière ou
" Corps Diamant " devient actif, et l'Adepte est dit être immortel.
L'ancien mot chinois pour Dragon, signifie littéralement " lever de la
lune ", se référant à cette Grande Perle sans Prix et au Corps de Lumière
de l'Immortel.
À ce stade, de nouveaux progrès consistent à apprendre
et à connaître les différents états de l'immortalité au-delà de l'Illumination.
Les techniques d'activation du Corps de Lumière
constituent des pratiques importantes en alchimie interne. Quelle que soit
l'approche pour éveiller son corps de lumière, elle peut nous aider dans notre
pratique de l'alchimie en tant que méthode de transformation. Le corps de
lumière contribue à la circulation des énergies et à percevoir tout ce qui est
en tant qu'énergie à des niveaux extrêmement subtils. Le corps de lumière
contient en lui-même le potentiel de spiritualiser la matière, et se révèle
ainsi être potentiellement une étape dans la supramentalisation évoquée par Sri
Aurobindo dans son ouvrage clef à ce sujet: " La manifestation
supramentale sur la Terre".
Dans ses Lettres sur le Yoga, Sri Aurobindo précise
que:
« C'est un corps lumineux dont parlent les Védas
comme appartenant aux êtres des plans supérieurs. Dans certaines écoles de
yoga, en Orient et en Occident, on suppose que dans sa transformation finale
sur terre, l'homme se fera un corps qui possède ces qualités. Le premier maître
spirituel de la Mère (Max Théon) l'appelait le corps glorieux.»
L'objectif n'est pas une dissolution du corps matériel
dans le corps lumineux, ni une ascension dans le corps de lumière comme dans
certaines voies, mais l'utilisation du corps de lumière comme un interface
entre l’individualité incarnée et la personne suprême, le Purusha, afin de
manifester en ce plan terrestre la lumière divine que le corps de lumière est
capable d'intégrer, et d'infuser dans le corps physique, jusqu'aux cellules même, cette
lumière afin d'en faire descendre le principe supramental de transformation
intégrale.
Pour Sri Aurobindo : « L’affirmation d’une vie
divine sur la terre et d’un sens immortel dans l’existence mortelle ne saurait
avoir de fondement que si, non seulement nous reconnaissons en l’Esprit éternel
l’habitant de cette demeure corporelle, le porteur de cette robe changeante,
mais encore nous acceptons la matière dont elles sont faites comme une
substance noble et convenable dont Il tisse sans cesse ses vêtement, construit
périodiquement la série sans fin de Ses demeures. » (La Vie Divine
chp II).
«La vie et la mort humaines répétées au long des âges
dans les grands cycles du monde ne sont qu'une longue progression par quoi
l'être humain se prépare pour l’immortalité et s'en rend digne.» La Mère.
C'est tout le sens de notre incarnation, car pour Sri
Aurobindo:
"L’âme prend naissance pour l’expérience, pour la
croissance, pour l’évolution, jusqu’à ce qu’elle puisse faire entrer le Divin
dans la Matière. "
C'est pourquoi il affirme que:
"L’évolution se déroule sur la terre et la terre
est par conséquent le véritable champ du progrès."
Cette progression constitue le champ évolutif de la
Conscience et la recherche de sa réalisation absolue en l'intégralité de notre
être et de notre vie terrestre.
Dans La Vie Divine, Chapitre XXII: "La
renaissance et les autres mondes: le karma, l'âme et l'immortalité", Sri
Aurobindo précise que :
« C'est la Personne intérieure qui survit à la mort
tout comme elle préexiste à la naissance; car cette survie constante est une
traduction, en termes de Temps, de l'éternité de notre Esprit intemporel.
(...)
"Cette conception de la Personne et de la
Personnalité, si nous l'acceptons, doit dès lors modifier nos idées courantes
sur l'immortalité de l'âme; car normalement, quand nous affirmons que l'âme ne
meurt pas, nous voulons dire que survit après la mort une personnalité définie
et immuable qui était et restera toujours la même pour l'éternité.
Ce que nous exigeons normalement, c'est une
survie similaire de notre mental, de notre vie et même de notre corps : le
dogme de la résurrection du corps témoigne de cette dernière exigence qui a été
aussi à l'origine de l'effort de l'homme, à travers les âges, pour découvrir
l'élixir d'immortalité ou des moyens magiques, alchimiques ou scientifiques de
vaincre physiquement la mort du corps. Mais cette aspiration ne pourrait se
réaliser que si le mental, la vie ou le corps pouvaient revêtir une part de
l'immortalité et de la divinité de l'Esprit qui demeure au-dedans.
(...)
Cet accomplissement d'une triple immortalité :
immortalité de la nature complétant l'immortalité essentielle de l'Esprit et la
survie psychique à la mort, pourrait bien être le couronnement de la
renaissance et une indication capitale de la conquête de l'Inconscience et de
l'Ignorance matérielle jusque dans les fondations mêmes du règne de la Matière.
Mais la véritable immortalité serait malgré tout l'éternité de l'Esprit : la
survie physique ne pourrait être que relative, interrompue à volonté, signe
temporel de la victoire de l'Esprit ici-bas sur la Mort et la Matière.
Même si la science — physique ou occulte — parvenait à
découvrir les conditions ou les moyens nécessaires à une survie indéfinie du
corps, mais que par ailleurs le corps ne pouvait s'adapter suffisamment pour
devenir un instrument d'expression approprié de la croissance intérieure, l'âme
trouverait une manière de l'abandonner et de passer à une nouvelle incarnation.
Les causes matérielles ou physiques de la mort ne sont ni sa vraie ni sa seule
raison d'être : sa vraie cause intrinsèque est qu'elle est spirituellement
nécessaire à l'évolution d'un être nouveau.»
Au Moyen-Orient, le symbolisme alchimique transparaît régulièrement
dans les livres et le vocabulaire du tasawwuf ( voie soufie Tassawuf
plus justement traduite par "la sagesse divine"), notamment tel
qu'elle est présentée dans l'œuvre du grand mystique Abd Al-Qâdir al-Jîlânî
"L'Accès au Mystère".
Dans un de ses discours, Al-Jîlânî fait allusion au
symbole alchimique de la rosée pour évoquer la Miséricorde de Dieu.
" La rosée (nida) de Sa Miséricorde va descendre sur toi,
t'apportant patience, satisfaction, certitude, grâce propice, science, lumière
de la foi et du tawhid ".
Plus
loin, au vingt-Huitième discours Abd Al-Qâdir
al-Jîlânî fait allusion au creuset qui est la partie inférieure d'un
haut
fourneau où se rassemble le métal fondu. Ce creuset est symboliquement
en correspondance avec la partie ventrale du corps humain où réside la
puissance du feu intérieur de la transformation, véritable chalumeau ou
forge intérieure qui brûle toutes les scories, se révélant d'une
intensité insoutenable pour qui n'est pas préparé lorsqu'il s'éveil, et
peut s'accompagner de phénomènes de transes ou de sorties hors du corps imprévisibles.
C'est le véritable souffle du dragon, que certaines pratiques
peuvent réveiller, parfois à notre insu, et qu'il faut savoir maîtriser
pour ne pas se sentir désemparé et abdiquer lorsqu'il se manifeste, et
savoir le canaliser pour ne pas engendrer des dégâts psychiques et
corporels, surtout si le centre sexuel n'est pas purifié. Ce soufflet
de forge intérieure chauffe au rouge les énergies qui s'y trouvent, pour
les fondre en état transformé de l'énergie, et à un niveau ultime, de la
matière. Parfois ces expériences peuvent arriver spontanément suite à
certaines pratiques, l'important étant de les inclure dans une
aspiration au divin et de s'en remettre totalement au divin.
Le Souffre Rouge est parfois employé dans le soufisme pour
désigner un très haut degré de réalisation. Le rapport avec le symbolisme
alchimique du Grand Œuvre est ainsi clairement exprimé.
Le degré du Souffre Rouge se rapporte à l'extinction
totale dans l'Essence, de l'arabe el-Ksir (élixir, quintessence). Cette réalisation ne peut s'accomplir qu'après une
longue ascèse, c'est-à-dire un combat intérieur de tous les instants pour
accueillir la présence divine en soi, réaliser l'Essence. Ce combat est désigné
par le mot Djihad, la grande guerre sainte, qui est à replacer dans son
acception originelle, c'est-à-dire le combat intérieur menant au sacrifice
ultime de l'individualité qui celui de la dissolution de l'illusion de
l'individualité séparée.
Selon l'adage traditionnel de la Voie jahid tusahid
: "luttes sérieusement , tu contempleras".
Le terme jihad est dérivé de la racine J.H.D.
qui a pour connotation l'idée d'effort, de travail assidu, de lutte contre les
difficultés, etc. Le sens premier de combat est donc clairement spirituel, c'est un combat intérieur, car
d'un point de vue traditionnel le domaine de la Connaissance et de l'Être a
toujours prédominé sur celui des contingences. Mais il faut être vigilant
à replacer cette définition dans son sens réellement traditionnel pour ne pas
que s'y substitue une autre vision ou interprétation de la Tradition...
La "guerre" dans son sens commun est
cependant une application temporelle du jihad, dans ce cas elle est
alors qualifiée de "petite" et ne concerne que la défense de la
communauté traditionnelle en tant que telle, d'ailleurs la guerre pour des buts
profanes étant désignés par le mot harb. La
chevalerie en son sens mystique rejoint les voies martiales de
différentes traditions et qui ont était érigées en art pour sublimer les
forces combatives en une maîtrise de soi par la maîtrise des armes et
non une maîtrise de l'autre avec les armes. Tel est l'intention des arts
martiaux. De plus ils contribuent à se forger une force combative
orientée vers le combat intérieur et sublimer les instincts martiaux pour
arriver à une maîtrise de soi en un retournement des ses propres énergies
martiales vers une perfection alliant concentration, endurance,
patience, force, renforcement de la volonté, attention élargie, aisance
physique, persévérance, protection de la vie comme un tout sacré, et
unité avec toute vie en s’abandonnant à la non-voie.
Le principe Mars existe et existera toujours, il exerce une influence
en nous et nous le portons en nous, que nous le voulions ou non. Nous ne
pouvons pas supprimer Mars mais nous pouvons nous transformer en sublimant cette énergie. Dans ces Arcanes très secrètes Michael Maier à cette réflexion d'une grande justesse: "Il
est plus grand de vaincre part l'art que par Mars, "Arte quam Marte",
par la lenteur que par la précipitation, par la douceur que par la
violence."
Tout comme l'Hébreu, l'alphabet Arabe contient un sens
ésotérique en rapport avec l'attribution de la valeur des lettres correspondant
chacune à la valeur d'un chiffre (mot qui vient lui aussi de l'arabe ziffre
, c'est-à-dire zéro). Tout comme le latin et le sanskrit, ces écritures ont un
réel pouvoir. Dans cette approche les trois lettres de J.H.D. ont pour valeurs
numériques 3-5-4, correspondant à celles du triangle pythagoricien, dont le
symbolisme a par ailleurs été étudié par René Guénon et lui ayant donné le sens
de "la Volonté" appliqué au microcosme et au domaine animique dans le
macrocosme.
Par ailleurs en exerçant la technique du "petit
jafr" par laquelle il est possible d'interchanger des lettres de même
valeur numérique, si l'on change le jim en sin (de même valeur
3), on obtient la racine S.H.D. qui apporte l'idée de
"contemplation", "témoignage", et aussi de
"martyr" en second sens. Terme de Martyr qui signifie que "nul
ne peut voir Dieu sans mourir", c'est-à-dire sans l'anéantissement de
l'illusion de l'individualité séparée et de sa dissolution dans l'Essence qui
s'en suit, l'extinction fana.
Dans son ouvrage "La Grande Triade"
de René Guénon, le chapitre 21 est explicite à ce propos, René Guénon citant la
doctrine pythagoricienne ancienne qui affirme que : "la Volonté évertuée
par la foi... pouvait subjuguer la Nécessité elle même, commander à la Nature,
et opérer des miracles". Ce qui peut être rapproché de la voie
alchimique où l'aspirant exerce sa Volonté pour faire un effort vers
l'accomplissement de soi, en se dépassant, en combattant, et aboutissant à des
réalisations de l'esprit ayant une portée sur la Vie.
Tant sur le plan de l'alchimie interne (le combat intérieur) que sur le plan de l'alchimie externe (l'effort considérable nécessaire traditionnellement au travail d'élaboration de la substance recherchée), dans les deux approches l'emploi de la Volonté est le fondement de cette mise en action vers le but, la réalisation de l'Essence divine en soi. La Volonté divine devant se substituer à la volonté personnelle en réorientant la volonté en une Aspiration centrale de l'être pour le Divin.
Alchimya, dérivé de al-Kimya désigne l'alchimie en général. Kimyâ es-saâdah désigne l'alchimie uniquement spirituelle tel qu'elle est pratiquée par les musulmans, proche de l'art d'Hermès dans la conception maçonnique. En hébreu le mot "Iesod" signifie fondement et Mercure (Hermès-Idris), parce que le Mercure est la base et le fondement de l'Art alchimique. Selon Gerard de Sorval le mot DAM (Adam), signifie le sang mais aussi la ressemblance, car l'art royal alchimique consiste ( en particulier pour la noblesse d'extraction) à extraire de sa propre nature, telle que la véhicule le sang, la quintessence virginale. Après divers transformations intérieures l'être purifié de la gangue égotiques parvient aux noces chimiques de la Reine et du Roi. Pour le soufi Jâbir ibn Hyyan, l'un des plus grand alchimiste musulman, l'âme seule peut transformer le corps. Pour Idries Shah, le soufisme perçoit en l'humanité une perfectibilité à l'infini, et considère que le corps et les organes ont un processus d'évolution à parachever. Dans le soufisme iranien nous retrouvons les notions de flux énergétiques et de corps de lumière, notamment avec Shaykh Ahma Ahsâ'î, "Car, écrivait-il, "en fin de compte, les esprits sont de la lumière-être (nûr wujûdî) à l'état fluide. Les corps sont également de la lumière-être, mais à l'état solidifié (kathîf)". (Notons que khâtif, dense, est opposé à latif, subtil, qui a donné le terme Latifa pour désigner les centres énergétiques dans l'anatomie subtile de l'être humain selon le soufisme). Dans la chevalerie persane, le chevalier est quant à lui relié aux êtres de lumières, du royaume angélique par l'intuition et la vision de la multiple théophanie de Dieu que lui transmettent ces messagers de lumière et médiateurs célestes.
Nous retrouvons donc entre l'alchimie jabîrienne, mais aussi de Jâdalki, et le soufisme iranien, des conceptions reliant alchimie, corps de lumière, et aspiration à une transformation de la matière par le pouvoir de l'esprit suprême. Les idées les plus fortes en ce sens se retrouvent chez Jâbir (latinisé en pseudo-Geber); par conséquent, entre ses conceptions de l'alchimie et la transformation supramentale de Sri Aurobindo, il n'y a qu'un pas... J'ose donc ce parallèle qui n'engage que moi, et en toute connaissance de cause au regard de certaines explorations et expériences auxquelles m'ont mené le yoga intégral et l'intégralité d'une approche de l’évolution spirituelle.
Tant sur le plan de l'alchimie interne (le combat intérieur) que sur le plan de l'alchimie externe (l'effort considérable nécessaire traditionnellement au travail d'élaboration de la substance recherchée), dans les deux approches l'emploi de la Volonté est le fondement de cette mise en action vers le but, la réalisation de l'Essence divine en soi. La Volonté divine devant se substituer à la volonté personnelle en réorientant la volonté en une Aspiration centrale de l'être pour le Divin.
Alchimya, dérivé de al-Kimya désigne l'alchimie en général. Kimyâ es-saâdah désigne l'alchimie uniquement spirituelle tel qu'elle est pratiquée par les musulmans, proche de l'art d'Hermès dans la conception maçonnique. En hébreu le mot "Iesod" signifie fondement et Mercure (Hermès-Idris), parce que le Mercure est la base et le fondement de l'Art alchimique. Selon Gerard de Sorval le mot DAM (Adam), signifie le sang mais aussi la ressemblance, car l'art royal alchimique consiste ( en particulier pour la noblesse d'extraction) à extraire de sa propre nature, telle que la véhicule le sang, la quintessence virginale. Après divers transformations intérieures l'être purifié de la gangue égotiques parvient aux noces chimiques de la Reine et du Roi. Pour le soufi Jâbir ibn Hyyan, l'un des plus grand alchimiste musulman, l'âme seule peut transformer le corps. Pour Idries Shah, le soufisme perçoit en l'humanité une perfectibilité à l'infini, et considère que le corps et les organes ont un processus d'évolution à parachever. Dans le soufisme iranien nous retrouvons les notions de flux énergétiques et de corps de lumière, notamment avec Shaykh Ahma Ahsâ'î, "Car, écrivait-il, "en fin de compte, les esprits sont de la lumière-être (nûr wujûdî) à l'état fluide. Les corps sont également de la lumière-être, mais à l'état solidifié (kathîf)". (Notons que khâtif, dense, est opposé à latif, subtil, qui a donné le terme Latifa pour désigner les centres énergétiques dans l'anatomie subtile de l'être humain selon le soufisme). Dans la chevalerie persane, le chevalier est quant à lui relié aux êtres de lumières, du royaume angélique par l'intuition et la vision de la multiple théophanie de Dieu que lui transmettent ces messagers de lumière et médiateurs célestes.
Nous retrouvons donc entre l'alchimie jabîrienne, mais aussi de Jâdalki, et le soufisme iranien, des conceptions reliant alchimie, corps de lumière, et aspiration à une transformation de la matière par le pouvoir de l'esprit suprême. Les idées les plus fortes en ce sens se retrouvent chez Jâbir (latinisé en pseudo-Geber); par conséquent, entre ses conceptions de l'alchimie et la transformation supramentale de Sri Aurobindo, il n'y a qu'un pas... J'ose donc ce parallèle qui n'engage que moi, et en toute connaissance de cause au regard de certaines explorations et expériences auxquelles m'ont mené le yoga intégral et l'intégralité d'une approche de l’évolution spirituelle.
Ainsi
tout se tient et tout est lié, ou presque, car il faut le vivre et s'y
atteler à ce travail de transformation au coeur de la matière.
Dans L'Alchimie et son code symbolique, Gabriel Monod-Herzen (disciple et biographe de Sri Aurobindo) résume admirablement cette corrélation entre l'alchimie et la transformation visée par Sri Aurobindo: "Par une attitude de confiance absolue au Divin de réaliser en nous une transmutation intégrale, de faire apparaître enfin ce que notre être véritable, dans toute l'étendue de sa connaissance et de ses pouvoirs: c'est l'Oeuvre au Rouge. Le développement actuel de la psychologie tend précisément à lui faire aborder cette ultime étape, mais elle exige que l'opérateur soit sa propre matière: il ne peut rien obtenir qui ne soit une transformation de sa conscience, donc de toutes les valeurs de sa vie: c'est là l'obstacle majeur à cette réalisation. Mais il est certain qu'elle a été franchie dans le passé: elle peut donc l'être à nouveau. Cela correspondrait à l’apparition d'un Homme nouveau, capable de mener et, un jour, d'établir une Vie Divine sur Terre".
Dans L'Alchimie et son code symbolique, Gabriel Monod-Herzen (disciple et biographe de Sri Aurobindo) résume admirablement cette corrélation entre l'alchimie et la transformation visée par Sri Aurobindo: "Par une attitude de confiance absolue au Divin de réaliser en nous une transmutation intégrale, de faire apparaître enfin ce que notre être véritable, dans toute l'étendue de sa connaissance et de ses pouvoirs: c'est l'Oeuvre au Rouge. Le développement actuel de la psychologie tend précisément à lui faire aborder cette ultime étape, mais elle exige que l'opérateur soit sa propre matière: il ne peut rien obtenir qui ne soit une transformation de sa conscience, donc de toutes les valeurs de sa vie: c'est là l'obstacle majeur à cette réalisation. Mais il est certain qu'elle a été franchie dans le passé: elle peut donc l'être à nouveau. Cela correspondrait à l’apparition d'un Homme nouveau, capable de mener et, un jour, d'établir une Vie Divine sur Terre".
L'aspiration
commune entre les alchimistes et la
réalisation Supramentale de Sri Aurobindo à une conquête de la mort, au
sens d'une transformation totale de la matière,
trouve sa plénitude dans le total abandon de soi au Divin, et à
l’acceptation
d'une transformation intégrale de l'être humain en l'être Divin. (je
résume!). Pour approfondir la question de la transformation supramentale consulter: "La manifestation supramentale sur la Terre".
Sylvère
Quelques ouvrages essentiels et plutôt faciles d'accès
pour mieux comprendre l’alchimie.
Un livre d'Alchimie a pour
"fonction" de transmettre une révélation dont la compréhension dépend
directement du degré de connaissance acquise par la lecture. G. M. Herzen
- Forgerons et alchimistes, Mircéa Eliade
(Un grand
classique, fondement et origine de l'alchimie dans diverses traditions
et une analyse épistémologique sur les mobiles de l'alchimie).
Dans l'alchimie occidentale...la rédemption de
la Nature...complétait la rédemption de l'homme par le Christ...Le mythe
sotériologique de la rédemption de la Nature survit camouflé dans le programme
pathétique des sociétés industrielles qui visent à la transformation de la
Nature en énergie...
Mircéa Eliade
- L'alchimie et son code symbolique, Gabriel E. Monod-Herzen (Très clair, complet et pédagogique, écrit par un des
disciples de Sri Aurobindo et auteur d'une biographie de Sri Aurobindo).
Le processus d'intégration de la personnalité totale correspond à la première phase qui suit l'abandon des habitudes de la vie ordinaire: l'Oeuvre au Blanc après l'Oeuvre au Noir. La découverte du Soi, de l'être psychique, comme centre de l'inconscient, est le sommet de cette étape, la promesse d'une plus haute possibilité. Celle-ci exige la réalisation concrète, pratique, dans tous les actes de la vie, de l'axiome Ora et Labora. Gabriel E. Monod-Herzen
Le processus d'intégration de la personnalité totale correspond à la première phase qui suit l'abandon des habitudes de la vie ordinaire: l'Oeuvre au Blanc après l'Oeuvre au Noir. La découverte du Soi, de l'être psychique, comme centre de l'inconscient, est le sommet de cette étape, la promesse d'une plus haute possibilité. Celle-ci exige la réalisation concrète, pratique, dans tous les actes de la vie, de l'axiome Ora et Labora. Gabriel E. Monod-Herzen
- Les alchimistes, Jean Biès (Un
incontournable, et indispensable! pour comprendre l'alchimie sous toutes ses coutures).
La physique nucléaire et la théorie unitaire de la matière-énergie, et la découverte des particules élémentaires ont rendu droit de cité au non-dualisme alchimique, à l'interdépendance transitoire des phénomènes et aux possibilités de transmutation. Jean Biès
La physique nucléaire et la théorie unitaire de la matière-énergie, et la découverte des particules élémentaires ont rendu droit de cité au non-dualisme alchimique, à l'interdépendance transitoire des phénomènes et aux possibilités de transmutation. Jean Biès
- Alchimie, René Alleau (Ouvrage
succinct et facile d'accès pour un aperçu sur l'alchimie).
Comme
il est plus facile d’exposer ce que l’on connaît bien, on ne s’étonnera pas que
nous entrions dans le vif même du sujet, auquel René Alleau ouvre l’accès pour
le débutant, avec un souci du détail, de la précision et de la clarté,
assurément jamais atteint avant lui. Eugène Canseliet
- Qu'est-ce que l'alchimie ? , Pierre Laszlo (Petit ouvrage pédagogique et simple pour mieux comprendre l'alchimie).
Une présentation de l'alchimie par un scientifique, se refusant au
dénigrement positiviste comme à l'adulation occultiste. Un commentaire
mesuré de textes et d'illustrations alchimiques, mettant l'accent sur
leur hermétisme, et sur les interprétations diverses qu'ils admettent,
tant matérielles que spirituelles. Un point précis sur tout ce que les
alchimistes nous ont légué qu'il s'agisse de concepts directeurs de la
science moderne, d'appareillages toujours utilisés ou de méthodes encore
valides. Note de l'éditeur (Hachette)
- Alchimie et mystique en Terre d'Islam, Pierre Lory (Une plongée dans l'univers fascinant de l'alchimie
jâbirînenne, assez ardu pour un novice mais incontournable).
Comprends ce que je dis, et éveil-toi, ô toi qui dors;
c'est comme si je me tenais près de toi. Si tu lis ce livre, tu comprendras une
partie de ce que je t'ai enseigné et tu diras "il est toi, et tu seras
lui". Jâbir
ibn Hyyan Le livre du résultat.
- De l'Alchimie, Paracelse (Pour les passionnés d'alchimie, le meilleur de l'alchimie avec
Paracelse! Un génie...).
Il faut aller à l'école de l'alchimie ; c'est elle qui apprend à connaître le fond des choses et tout ce dont nous avons besoin. S'il arrive à l'alchimie d'être méconnue, voire méprisée, cela ne doit pas préoccuper le médecin : d'autres arts ont connu le même mépris, comme la philosophie, l'astronomie et d'autres. Moi je ne puis que vous exhorter à pratiquer l'alchimie, pour préparer des essences merveilleuses, découvrir les mystères, obtenir des arcanes, pour séparer le pur de l'impur afin de parvenir à un remède pur et sans défaut, parfait, un médicament sûr, éprouvé et élevé jusqu'à sa plus haute puissance ainsi que Dieu l'a ordonné.
Théophraste BOMBAST von Honhenheim, dit Paracelse le Grand.
Il faut aller à l'école de l'alchimie ; c'est elle qui apprend à connaître le fond des choses et tout ce dont nous avons besoin. S'il arrive à l'alchimie d'être méconnue, voire méprisée, cela ne doit pas préoccuper le médecin : d'autres arts ont connu le même mépris, comme la philosophie, l'astronomie et d'autres. Moi je ne puis que vous exhorter à pratiquer l'alchimie, pour préparer des essences merveilleuses, découvrir les mystères, obtenir des arcanes, pour séparer le pur de l'impur afin de parvenir à un remède pur et sans défaut, parfait, un médicament sûr, éprouvé et élevé jusqu'à sa plus haute puissance ainsi que Dieu l'a ordonné.
Théophraste BOMBAST von Honhenheim, dit Paracelse le Grand.
- La pierre des sages ou Essai sur l'alchimie
spirituelle, Erik Sablé (Instructif et pédagogique sur la dimension
spirituelle de l'alchimie, facile d'accès).
L'auteur utilise la symbolique
alchimique pour «décrire la régénération spirituelle de l'être humain, sa lente
transfiguration en lumière». Son approche est celle de la tradition chrétienne.
Il nous rappelle que l'Évangile est une invitation à cette grande «oeuvre». Dervy Editeur
- Psychologie et alchimie, C. G. Jung (un
incontournable pour comprendre la symbolique alchimique au niveau de notre
psyché dans le processus de transformation psychologique).
L'aspect
physique de l'Alchimie est secondaire. Sa nature essentielle reste
comme à son origine, une technique psychologique ayant un but spirituel:
ces deux faces de son action ont, elles aussi, des prolongements
actuels. Du point de vue psychologique Jung a prouvé non seulement qu'un
tel but existait, mais qu'il avait, en Alchimie, un rôle nécessaire et
fondamentale, car c'est sur lui que repose toute la réalisation de
l'oeuvre. G. M. Herzen L'alchimie et son code symbolique.
- Introduction à l'alchimie intérieure taoïste. De
l'unité et de la multiplicité, Isabelle
Robinet (Un vaste monde s'ouvre sur les
interactions entre alchimie et taoïsme...).
L'analyse des fondements
de la pensée alchimique proposée par I. R. est convaincante; les spécialistes
du neidan ont déjà par ailleurs mis en valeur sa nouveauté.
Le choix des textes de référence opéré par I. R. est raisonnable, dans la mesure où, pour la plupart, ils font autorité à l'intérieur de la tradition; il faut cependant garder en tête qu'ils ne constituent qu'un sous-ensemble à l'intérieur d'un ensemble extrêmement riche et varié, dont la production continue encore aujourd'hui. Vincent Goossaert, L'alchimie intérieure réhabilitée ?
Le choix des textes de référence opéré par I. R. est raisonnable, dans la mesure où, pour la plupart, ils font autorité à l'intérieur de la tradition; il faut cependant garder en tête qu'ils ne constituent qu'un sous-ensemble à l'intérieur d'un ensemble extrêmement riche et varié, dont la production continue encore aujourd'hui. Vincent Goossaert, L'alchimie intérieure réhabilitée ?
- L'Alchimie comme art hiératique, Henry Corbin (Absolument
merveilleux et instructif concernant l'alchimie. A travers la parole du Fils
du Soleil nous est transmis un ensemble de connaissances très profondes. Un
texte classique qui mérite une lecture attentive et minutieuse).
L'âme et l'esprit se réjouissent de ce que les
ténèbres aient fui loin du corps, et l'âme appelle le corps qui est devenu
lumineux : réveille-toi du fond de l'Hadès, ressuscite hors du tombeau,
lève-toi et sors des ténèbres! Car tu as revêtu la spiritualisation
[pneumatôsis], la divinisation [theiôsis], puisque la voie de la résurrection
est venue à toi et que le filtre de vie a pénétré jusqu'à toi [ ... ]. Et ils
se sont unis tous trois dans l'amour, le corps, l'âme et l'esprit, et ils sont
devenus un, et dans cet un est caché le mystère. [ ... ]. Apollonios
de Tyane, Livre des Statues vivantes
- Zénon ou le thème de l'alchimie dans "L'Oeuvre
au noir" de Marguerite Yourcenar, Geneviève Spencer-Noël (Descriptif et
décodage de l'approche alchimique au Moyen-Age à travers l’œuvre de Marguerite
Yourcenar).
«
Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur humain à la mesure de toute
la vie » (Zénon).
Relativement rares, il faut bien l’admettre, sont
les lecteurs - hormis certains critiques - qui ont reconnu la préoccupation
alchimique de Zénon comme étant centrale et, par conséquent, l’intention majeure de Marguerite
Yourcenar, tant «le roman d’aventure enveloppe exactement le roman de
l’aventure mystique». L'Oeuvre au Noir
- La quête de l'immortalité en Chine: alchimie et
paysage intérieur sous les Song, Xiao Daocun (Le Taoïsme sous sa forme la plus élaboré en ce qui
concerne la transformation intérieure, un élargissement sur la dimension
ésotérique du taoïsme).
L’immortalité a préoccupé bon nombre
de grandes civilisations. La Chine s’y est pour sa part intéressée depuis la
plus haute Antiquité. Ses récits mythiques évoquent les immortels au corps
radiant couvert de plumes, se nourrissant de rosée, chevauchant des grues ou
des dragons, tandis que l’histoire témoigne de la recherche effrénée des îles
d’immortalité et des ingrédients rédempteurs. Une alchimie d’un genre
particulier a également été conçue en Chine pour permettre à l’homme d’obtenir
la « longue vie ». Muriel Chemouny
- L'alchimie expliquée sur ses textes classiques, Eugène Canseliet (Tout ce qu'il faut savoir sur la science hermétique et sa dimension
gnostique, par un grand alchimiste de l'époque moderne).
L'alchimie prouve surabondamment que la
matière et l'esprit ne sont indissolublement confondus que dans la durée
éternelle qui appartient à la lumière. Eugène Canseliet
- L'alchimie expliqué par son langage, Léon
Ginest (Ouvrage qui décrypte un à un les secrets des concepts propre à
l'Alchimie ainsi qu'une présentation de nombreux alchimistes célèbres
et moins célèbres).
Le symbolisme du Graal est la base même de la démarche mystique qu'elle soit alchimique ou chrétienne.
L'alchimie
touche le ressort de l'évolution des êtres. Tout le grand oeuvre
pratique consiste à le mettre en action en puisant l'énergie au-delà de
notre monde matériel, en ce lieu où siège la mémoire ou le mercure
universel. Léon Ginest
- Les Arcanes très secrètes, Michael Maïer (Une
oeuvre magistrale qui élargie le champ de la connaissance et de la
culture, à de nombreux niveaux de compréhension. Un voile se lève...)
Dans son œuvre alchimique, le souci majeur de Maïer
est d'ancrer l'alchimie dans une tradition ancienne et dans une réalité
spirituelle. Il le fait en particulier, par le recours à la mythologie
grecque, Hermès Trismégiste occupe une place de choix. Pierre Laszlo