Ramana Maharishi (Venkataraman Aiyer, 1879-1950) n’a quasiment rien écrit, ses enseignements et paroles ont été recueillis par des disciples lors de leurs entretiens avec le Maître d'Arunchala:
« Ramana Maharshi et le sentier de la connaissance de soi »
Arthur Osborne, éd. les Deux Oceans, Paris, 2021 (1957)
Arthur Osborne (1906-1970) était l'un des disciples les plus connus de Ramana Maharshi. Son parcours personnel fut tout entier centré sur une intense recherche personnelle qui lui fit emprunter des voies variées. Sa quête prit fin lorsqu'il rencontra Ramana Maharshi qu'il adopta comme maître spirituel et auprès duquel il demeura pour le restant de ses jours. Arthur Osborne est l'auteur de"Ramana Maharshi et le sentier de la connaissance de soi" (Ramana Maharshi and the path of self-knowledge, 1954).
«Souvenirs d’Arunachala»
Henri Le Saux, éd. Epi, 1986
L'Homme du Huitième Jour correspond à l'homme qui se tourne vers son Orient intérieur, c'est-à-dire sa dimension de profondeur, afin de découvrir son propre soleil. Par sa conscience transformée, il s'élève au--delà du niveau sensible, quitte le monde de la dualité pour s'engager dans la voie de la libération qui le conduira peu à peu vers l'unité, donc vers l'universel. L'important n'est pas la voie, mais la rencontre. Le Huitième Jour coïncide avec l'octave, le huitième ton grégorien, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, la création transfigurée, la suprême vacuité. Avant même que ma pensée n'ait pu le reconnaître ni surtout l'exprimer, l'auréole intime de ce Sage avait été perçue par quelque chose en moi, au plus profond de moi-même. C'était un appel qui déchirait tout, qui fendait tout, qui ouvrait tout grand un abîme.
«Sois ce que tu es : Les enseignements de Sri Ramana Maharshi»
David Godman, éd. A. Maisonneuve, 1988
De temps à autre, Sri Ramana signalait qu'on pouvait répartir les candidats à la spiritualité en trois catégories. Les plus avancés réalisent le Soi dès qu'on leur parle de sa vraie nature. Les seconds ont besoin d'y réfléchir un certain temps avant d'être fermement établis dans la conscience du Soi. Ceux de la troisième catégorie ont moins ne chance, ils ont en effet besoin de nombreuses années de pratique spirituelle intense pour atteindre la réalisation du Soi. Pour décrire les trois niveaux, Sri Ramana utilisait parfois l'analogie de l'allumage d'un feu : une simple étincelle suffit à enflammer de la poudre à canon, le charbon de bois a besoin d'un bref apport de chaleur, et le charbon mouillé doit d'abord être séché et chauffé pendant titi temps relativement long avant de commencer à briller.
«
L’enseignement de Ramana Maharshi »
Jean Herbert, éd. Albin Michel, 2005 (1972)
Ramana Maharshi (1879-1950) compte parmi les plus grands maîtres de l'Inde contemporaine. Sans aucune étude ni initiation, il atteignit l'illumination et vécu en ermite dans la sainte montagne d'Arunachala. Son enseignement principalement oral attira à lui des milliers d'Indiens et d'occidentaux. À la fois conforme à la vérité la plus profonde des textes sacrés de l'hindouisme et détachée d'une érudition sclérosante, sa parole s'autorisait des excursions dans la pensée évangélique qu'il éclairait d'un jour nouveau. En maître socratique, il ne donnait jamais de leçons magistrales, mais se contentait de répondre aux questions qu'on lui posait et d'en susciter de nouvelles. Plus de trente ans après la première traduction française de ces entretiens, voici enfin une édition critique et intégrale de ce classique de la spiritualité vivante.
«
Immortelle Conscience »
Paul Brunton, éd. les Deux Oceans, Paris, 2001 (1989)
Soyez toujours le reflet de l’Être réel, sentez sa présence. Soyez Cela. Attachez vous à lui. Poursuivez inlassablement votre quête jusqu’à ce vous parveniez à saisir le Soi et à jouir, ce faisant, du bonheur éternel. SOYEZ ! Si d’autres pensées vous viennent, cherchez à qui elles se manifestent. Que vous le croyez ou non, vous êtes toujours Cela. Que de complications, que de yogas pour une chose aussi simple que la Réalisation ! Vous êtes le Soi. Comment pourriez-vous être autre chose ? La véritable réponse à la question “Qui suis-je ?” ne vient pas sous forme de pensées, car toute pensée disparaît ; même celui qui pense disparaît. La question "Qui suis-je?" n'est pas vraiment destiné à obtenir une réponse, la question «Qui suis-je? est destiné à dissoudre le questionneur.
« Annamalaï Swami, une vie auprès de Ramana Maharshi »
David Godman, éd. Nataraj, Paris, 1996
Ramana m'a dit : « Ne t'assois pas pour méditer. C'est assez pour toi de ne pas oublier que tu es le Soi. Garde cela à l'esprit tout le temps lorsque tu travailles. Cette sadhana sera suffisante pour toi. La vraie sadhana est de ne pas oublier le Soi, ce n'est pas de s'asseoir tranquillement les yeux fermés. Tu es toujours le Soi. Simplement ne l'oublie pas ! »
Le pire obstacle de l'éveil, c'est de penser : "Ce n'est pas pour moi". Et le pire message à envoyer, c'est "On n'est pas des Ramana Maharshi".
Parce qu'ainsi, l'éveil est placé tellement loin de soi qu'on reste dans son fonctionnement ordinaire.
Or l'éveil est très proche ; il est ce que nous sommes. Il n'y a aucune différence entre Ramana Maharshi et nous ; nous sommes le Soi, la conscience éveillée, déjà, ici et maintenant.
«Ramana Maharshi et l’expérience de l’Être »
Maria Burgi kyriazi, éd. Maisonneuve et Larose, 2008 (1975)
Ces deux textes comprendraient des passages que Maharshi écrivit lui-même dans les années 1900 à 1902, afin de répondre à deux fidèles. En ce temps-là il habitait la grotte de Virupaksa sur la colline Arunachala. Il y observait un silence absolu, non pas en suivant une discipline yogique, mais par sa propre volonté. Un des premiers fidèles qui l’approcha fut Gambhiram Seshaya, inspecteur municipal à Tiruvannamalai, fervent Râmabhakta et très intéressé à la pratique yogique ainsi qu’à l’étude des oeuvres de Vivékânanda sur le yoga de Pantajali et les autres yogas. En se rendant de temps à autre à la grotte, il posait des questions provenant de ses études spirituelles. Il apportait également des textes classiques du Védânta qu’il lisait à Maharshi. Il lui fit même connaître une traduction anglaise de la Râma-Gîtâ. Pendant les mêmes années, un autre fidèle, Sivaprakasam Pillai, en faisait autant. Celui-ci, licencié en philosophie, employé au « Revenue Department of The South Arcot Collectorate », dut se rendre à Tiruvannamalai en 1902 à cause de son travail officiel. Il visita Maharshi dans sa grotte et demanda sa direction spirituelle, tout en le questionnant sur la recherche du Soi.
Une lumière dans le ciel
14 Avril 1950, il est 18 heures 47, la nuit commence à s’étendre sur l’Inde du Sud et Tiruvannamalai s’habille des ombres du crépuscule lorsque, soudain, les regards sont attirés vers le ciel par une étrange traînée lumineuse : un météorite de grande magnitude trace un immense éblouissement au dessus de la montagne sacrée d’Arunachala ; venue du Sud, la déchirure de lumière va se perdre au sommet du mont.
Les témoins du phénomène sont surpris par la beauté et la lenteur du météore, mais aussitôt ils sont pris d’un pressentiment ; une foule inquiète se précipite alors vers l’ashram où réside Sri Ramana, le sage de la montagne.
Au même moment, à Pondichéry, Mira Alfassa, la Mère de l’ashram de Sri Aurobindo, prend l’air sur sa terrasse ; surprise par la lumière céleste elle murmure à son entourage : « Tiens, une grande âme s’en et allée!»
Annamalai Swami, un proche disciple de Sri Ramana, était assis devant la hutte qu’il occupait aux abords de l’ashram ; souffrant de graves troubles gastriques il ne pouvait grande lumière dans le ciel, (…) beaucoup de gens ont vu cette lumière et ont rapporté qu’elle ressemblait à un météore ; elle m’apparut sous une forme différente : je vis au milieu du ciel une grande colonne de lumière (…) tandis qu’elle se manifestait pendant une période d’environ 2 mn elle descendait lentement vers l’ashram. Quelques minutes plus tard un sâdhu vint me dire que Bhagavan (Sri Ramana) était mort…au moment exact où l’on m’annonça la nouvelle les mots d’estomac s’évanouirent et ne réapparurent jamais. »
A Tiruvannamalai ; le photographe Henri Cartier Bresson, à la vue de cette lueur déchirant le ciel, se rend en hâte à Ramanashram. Les jours précédents il avait photographié Sri Ramana Maharshi, exsangue, rongé par un cancer, allongé sur son sofa. Seul son regard de braise témoignait de la vie intense qui l’animait. A 18 h 47 précises, après avoir demandé qu’on le mette en position assise , Ramana offre un dernier regard à la foule, une larme perle alors au coin de ses yeux et le saint homme rend son dernier souffle à l’Infini dans lequel il s’était immergé au sortir de l’enfance. L’évènement prend immédiatement une ampleur mondiale ; le reportage et les photos de Cartier Bresson paraissent dans la presse internationale (notamment Life Magazine) ; Tout ceux qui connaissaient l’existence de ce mystique hindou réalisent alors que l’humanité vient de perdre la présence physique de l’une des plus grandes âmes de son histoire.
Dans l’enceinte de l’ashram, dans les rues de la ville, partout, c’est l’effervescence et le désespoir. Tous veulent toucher le corps recroquevillé que l’on sort de la salle de méditation. Des milliers de témoins se sentent soudain comme orphelins, les disciples pleurent doucement dans la poussière du soir. Ils ont déjà oublié les paroles que leur maître leur avait offertes quelque temps auparavant : « Ne vous accrochez pas à la forme du gourou : elle périra, (…) le vrai Bhagavan réside dans votre coeur comme votre propre Soi. Voilà qui je suis vraiment. »
( Bhagavan Sri Ramana Maharshi - Le Sage d’Arunachala, Une lumière dans le ciel)
Entretien avec Ramana Maharishi et un disciple
A quoi bon tout
cela ? ces livres, ce temps perdu à apprendre les langues.
En quelle langue s'entretient-on avec l'âtman ?
Hors l'atman, qu'y a-t-il ? Alors anglais, sanskrit et le reste, quelle utilité
? Est-ce avec cela qu'on s'entretient avec l'atman, avec le Soi, qu'on parle
avec le Soi? Tout cela ne mène à rien qui vaille. L'atman n'a rien à voir, ni
avec les livres, ni avec les langues, ni avec quelques écritures que ce soit.
Il est. C'est tout.
Moi aussi, j'étais passionné de lecture autrefois. Maintenant je ne lis plus ou
si peu que c'est tout comme...Pas même la Gîta dont les versets me chantaient
constamment dans le coeur, en ces temps-là.
Pas d'avantage je médite...l'âtman n'a rien à voir avec la méditation...
ni avec le Japa ( la répétition du nom de Dieu)
ni avec les Mantras, litanies, prières et cantiques de tout acabit."
"Qui réalise? Qui a réalisé? Mots que tout cela. L'atman ne s'atteint pas.
Qu'y a-t-il hors du Soi? Qui a atteint le Soi sinon le Soi? La non-réalisation
n'est qu'une excuse qu'on se donne pour tacher d'échapper au réel et continuer
à mener en bonne conscience une vie étriquée de prières, de dévotion, et même
d'ascèse, si satisfaisante pour le petit moi, mais au fond parfaitement inutile.
L'obstacle fondamental à la réalisation, c'est l'idée elle-même que cette
réalisation est encore à venir."
"Il ne vous manque qu'une chose. Débarassez-vous des derniers liens qui
vous entravent.
Vous êtes prêt.
Cessez vos prières, cessez vos rites, cessez ces contemplations sur ceci ou
cela. Réalisez que vous êtes. Tat tvam asi. Tu es Cela.
On peut y télécharger gratuitement toutes les oeuvres de, et sur, Ramana Maharshi ;
ainsi que l’ensemble des archives photographiques de l’ashram.