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28/04/2016

La voie intiatique de Galvoie

 

 

Dès à présent des indices d’une Vérité lumineuse, telles des étoiles,

Surgissent dans la splendeur de l’Ignorance qu’éclaire la lune du mental (...)

Sri Aurobindo, Savitri

 

 

 

 

Le nom Galvoie condense voie et gal. Selon le Dictionnaire étymologique du proto-indo-européen de A. Carnoys la syllabe gal- peut revêtir deux sens. D'abord celui de « pierre » : il redouble alors le sens de borne. Cette « borne » n'est pas un vulgaire caillou mais un omphalos , un repère géographique lié au cosmos, un centre du monde, que l'on peut apparenté au Mont Mérou dans la cosmologie védique. Elle témoigne d'un astronomie préhistorique, époque à laquelle les mégalithes serva­ient de jalons pour l'observation des astres et de leurs positions. Elle marque aussi la frontière entre deux mondes opposés. Mais comprendra aussi le gal- par l'abrégement de galacticus, c'est-à-dire « lactée » ou galaxies en latin médiéval. La Galvoie ne serait autre que la Voie galactique c'est-à-dire lactée, ce sentier du ciel qui passe, dans la tradition antique, pour le chemin des dieux et des ancêtres.


Dans les Métamorphoses (1, 168-172), Ovide écrit :

«  Il existe au-dessus de nous une voie bien visible par ciel serein ; elle a nom Voie lactée, et sa blancheur même permet d'en suivre le parcours , c'est par cette route que les dieux se rendent au palais où réside le maître suprême du tonnerre. À droite et à gauche, les demeures de la noblesse céleste s'offrent, portes ouvertes, à la foule qui les assiège. La plèbe divine habite dispersée en divers lieux. C'est dans cette région du ciel que ceux de ses habitants qui ont le privilège la puissance et de la gloire ont disposé leurs pénates. »

 La Voie lactée est la clé de toute l'organisation cosmogo­nique de l'univers. Macrobe dans le songe de Scipion commence par décrire cette route céleste : 

« Voici le chemin que suit l'âme en descendant du ciel en terre. La Voie lactée embrasse tellement le Zodiaque dans la route oblique qu'elle a dans les cieux qu'elle le coupe en deux points, au Cancer et au Capricorne, qui donnent leurs noms aux deux tropiques. Les phy­siciens nomment ces deux signes les portes du soleil parce que, dans l'un et l'autre, les points solsticiaux limitent le cours de l'astre qui revient sur ses pas dans l'écliptique et ne la dépasse jamais. C'est, dit-on, par ces portes que les âmes descendent du ciel vers la terre et remontent de la terre vers le ciel. On appelle l'une la porte des hommes et l'autre la porte des dieux. C'est par celle des hommes, ou par le Cancer, que sortent les âmes qui font route vers la terre ; c'est par le Capricorne, ou porte des dieux, que remontent les âmes vers le siège de leur propre immortalité et qu'elles vont se placer au nombre des dieux. »

 Comme nous le rappelle Philippe Walter dans Gauvain le chevalier solaire, "Macrobe était un philosophe néo-platonicien. Il était considéré comme une autorité absolue en matière de philosophie et de science pendant la plus grande partie du Moyen Âge. Son commentaire du Songe de Scipion visait à concilier les témoignages d'Homère, Platon, Virgile et Cicéron en matière de cosmologie. Selon sa vision, le cosmos était construit autour d'une voie de passage entre la terre et le domaine des dieux." 

  Chrétien de Troie, auteur d'Yvain le chevalier au Lion, premier roman et de nature hautement symbolique et initiatique, s'est revendiqué d'avoir été initié au quadrivium, une branche du savoir qui, en plus de la géométrie, de l'arithmétique et de la musique, comportait un enseignement d'astronomie. Cette discipline supposait la connaissance des planètes, des constellations et l'observation du ciel. Étudiée par tous les les clercs de leur époque et fortement impulsée par l'école de Chartres avec Bernard Silvestre, Guillaume de Saint Thierry, cette science du quadrivium (qui ne faisait pas de séparation entre astrologie et astronomie comme ce sera le cas à partir de la Renaissance) avait, comme le précise Philippe Walter, un but pratique : le clerc devait être capable de manier le comput qui était la clé de tout le calendrier liturgique. Dans son premier roman Erec et Enide, Chrétien avait qualifié l'astronomie de « meilleur des arts ». C'était souligner explicitement que cet « art du temps » était érigé en science suprême et universelle. Or, par certains détails, le Conte du Graal se réfère à des connaissances précises en matière de savoir cosmologique. Par conséquent , c'est à juste propos que les auteurs qui ont étudié la porté symbolique de ces romans, tel que Philippe Walter ou encore Robert-Jacques Thibaud, expliquent que la construction de la partie Perceval reposait sur l'exploitation précise d'une tradition astrologique (celle des enfants de Saturne) que Wolfram von Eschenbach explicitera dans son Parzival
Dans Erec et Enide,  Chrétien de Troyes men­tionnait par conséquent un auteur de l'Antiquité tardive et lui attribuait un rôle de modèle. Au moment où il décrit une robe sur laquelle figurent les représentations des quatre arts libéraux (géométrie, arithmétique, musique et astronomie), il invoque le nom de Macrobe :

Macrobe m'anseigne a descrivre,

Si con je l'ai trové el livre,

L' uevre del drap et le portret. (v. 6733-6735.)

 « C'est Macrobe qui m'a appris à décrire la façon et le dessin de l'étoffe, comme ils sont dans ce livre. »

  Ainsi, ce que Chrétien de Troyes précise donc au lecteur est sans ambiguïté sur la connaissance astrologique à laquelle il a été initié et que la tradition du conte du Graal véhicule, transmettant ce savoir depuis la plus haute antiquité et puisant dans les racines celtiques et de la tradition druidique oubliée.



Sylvère
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