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La création de ce site part du constat que chaque chercheur sur le chemin de l'évolution spirituelle est un trouveur potentiel ou effectif, pouvant dans un partage sincère de ses expériences, accomplir des ouvertures pour d'autres consciences en développement... Lire la suite

08/07/2012

ADVAITA VEDANTA





La Réalité absolue ne nie en aucune façon la réalité relative. La non-dualité n'annule pas la dualité. 
Mariana Caplan 



Voici un témoignage du bien connu enseignant de l'éveil Jeff Foster,  qui est des plus utile pour intégrer la dynamique évolutive de l'éveil qui va dans le sens du yoga intégral de Sri Aurobindo. Rappelons-le, l'éveil ne se limite pas à la libération prônée par l'advaïta-vedanta. Une authentique recherche intérieure et une ouverture permanente à la réalité infinie (et non un état d'éveil permanent) devrai nous conduire à réaliser les nombreux aspects de cette réalité suprême et sa dimension intégrative dans l'individualité humaine.

Selon l'acception courante, émise par Eliot Deutsch dans A Philosophical Reconstruction et reprise par Dennis Waite dans L'Advaïta Vedânta : Théorie et pratique, l'Advaita Vedanta est généralement admis en ces termes : L'Advaita Vedanta, alors, doit s'efforcer de tenir compte du fait qu'il reconnaît explicitement que tout ce qui est exprimé est ultimement non-Brahman et ultimement faux.
(Advaïta Vedanta, then, must labor under this fact, which it explicitely aknowledges, that whatever is expressed is ultimetely non-Brahman, is ultimetely untrue).
 
Cependant considérons son sens originel tel que Sri Aurobindo le défini dans La vie divine : Le vrai monisme,  le vrai advaïta, c'est ce qui accepte toutes choses comme le Brahman et ne cherche pas à découper Son existence en deux entités incompatibles, une éternelle Vérité et un Mensonge éternel, Brahman et non-Brahman.
 (The real Monism, the true Adwaita, is that which admits all things as the one Brahman and does not seek to bisect Its existence into two incompatible entities, an eternal Truth and an eternal Falsehood, Brahman and not-Brahman, Self and not-Self, a real Self and an unreal,
yet perpetual Maya).


Dans son yoga de transformation intégrale, Sri Aurobindo apporte un éclairage conséquents sur ses notions d'impersonnel et de personnel, comme cet extrait de La Vie Divine au Chp XXVI sur l'être gnostique:
"Dans la conscience supramentale, la personnalité et l'impersonnalité ne sont pas des principes opposés. Ce sont les aspects inséparables d'une seule et même réalité. Cette réalité n'est pas l'ego mais l'être, qui est impersonnel et universel dans la substance de sa nature, mais qui en forme une personnalité expressive, celle-ci étant la forme de son Moi dans les changements de la Nature."


Et par ailleurs de préciser que:
"Ceux qui négligent le Divin personnel négligent quelque chose qui est profond et essentiel."

"Le sadhak du yoga intégral qui s’attarde dans l’impersonnel cesses d’être un sadhak du yoga intégral."      


 "Nous n'avons pas à suivre une réalisation à l'exclusion des autres, mais à embrasser Dieu sous tous ses aspects et par-delà tout aspect."


A bon entendeur...salut!

 A la conception d'un "advaïta réaliste" de Sri Aurobindo, s'oppose celle de certains enseignants d'un "advaïta radical" tel que le concevait Jeff Foster.

Voici quelques extraits du témoignage de cet enseignant spirituel:




Le message de l'Advaïta Radical
par Jeff Foster



"Si vous écoutez certains enseignants de la non-dualité/Advaita qui occupent la scène actuellement, vous pouvez avoir l’impression qu’il existe quelque chose de terriblement nocif dans le fait d’avoir une « histoire » personnelle. Avoir une histoire créée par la pensée sur vous-même, vos expériences passées, vos relations, vos sentiments, vos désirs et vos peurs, etc. – en d’autres termes être un être vivant, un être humain qui respire – est un signe évident d’illusion et de dualité. Et vous devez vous réveiller de cette pagaille !"



"Si vous vous rendez à une rencontre publique d'un enseignant de "l'advaita radical" et si, au moment des questions, vous commencez à parler de quelque chose de personnel - par exemple la mort d'un être cher, une de vos addictions, un événement douloureux qui s'est produit dans votre passé- ils vous diront que vous êtes "coincé dans cotre histoire", "perdu dans le rêve du temps et de l'espace" ou ils vous diront simplement que vous êtes "encore une personne" et "pas encore éveillée". Le fait que vous racontiez une histoire montre que vous venez encore de la dualité - vous êtes encore identifié en tant que chercheur, englué dans le personnel". "continuez de chercher car un jour le personnel s'effondrera."

"J'ai passé des années à repousser le personnel, essayant de me débarrasser de mon histoire personnelle, de m'installer dans l'Absolu, de rejeter le "quelqu'un" et de devenir "personne". Jeff était l'ennemi , je devais m'en débarrasser." "L'expérience personnelle est pour les rêveurs ignorants, L'impersonnel est bien plus réel."


(...)

"Toute façade, toute défense, toute forteresse doit cependant s’écrouler au final. Aucune philosophie ou système de croyances aussi raffiné, aussi radical et sans compromis soit-il, ne peut vous protéger de la vie elle-même. La vie est l’autorité, et tous les systèmes de croyances s’effondrent face à elle. Ma forteresse de l’Advaita radical avait été construite sur des fondations très précaires…"

 
 (...)



         "Si un enseignant était parfaitement impersonnel, il n’existerait pas, rencontres et retraites seraient impossible. L’océan ne parle pas. Pour pouvoir s’appeler impersonnel, un enseignant doit d’abord s’inscrire dans le personnel, puis le rejeter. Ingénieux !"


"Ce que ces enseignants ne peuvent pas voir, c’est que leur positionnement « impersonnelle » (en fait anti-personnelle) est une préférence très personnelle.
Ils affirment que leur enseignement est « impersonnel » et sans intention cachée (car il ne s’adresse pas à vous en tant que personne séparée), alors que, bien entendu, leur préférence pour éviter ou écarter votre histoire personnelle est très personnelle et provient de l’intention de vous faire réaliser que vous n’êtes pas encore libéré. En mettant en avant l’impersonnel, en faisant de l’impersonnel la vérité absolue, ils créent en réalité la division même, qu’ils disent avoir transcendée, entre l’impersonnel et le personnel, l’absolu et le relatif."




"Il n’existe pas de message « impersonnel » - il n’y a que des personnes qui agissent de façon impersonnelle envers les autres. Ce que nombre de ces enseignants appellent « vérité impersonnelle » est en réalité leur propre attitude anti-personnelle déguisée en fait objectif."
"S’il n’y a « personne » c’est la crucifixion, et lorsque « quelqu’un » apparaît c’est la résurrection. La crucifixion nécessite la résurrection pour être complète. Ainsi l’Advaita radical n’est que partiellement vrai – jusqu’à ce qu’il se complète avec sa réflexion."

"La véritable liberté n’est pas de fuir le personnel pour l’impersonnel – elle est à trouver au cœur même de l’expérience humaine la plus intime.
(...)
Je remercie les enseignants de l’Advaita radical de chanter leurs chansons et je m’écarte respectueusement de leur tradition une fois pour toutes – car touts les traditions sont limitées et le chant de la vie  ne  peut être contenu. Le fondamentalisme ne peut pas tenir, l’amour détruira tout au final."

Le message d'un adva
ïta réaliste quant à lui se défini ainsi, selon Sri Aurobindo, extrait d'une lettre sur le yoga à propos du NIRVANA:


Le message de l'Advaïta Réaliste
selon Sri Aurobindo


Les gens parlent volontiers de l'advaïta comme s'il était identique au monisme du Mâyâvâda, de même qu'ils parlent du Védânta comme si ce n'était que l’advaïta ; tel n'est pas le cas. Il y a plusieurs formes de philosophie hindoue qui prennent pour base la Réalité Une, mais qui admettent aussi la réalité du monde, la réalité du Multiple, la réalité des différences du Multiple aussi bien que celle de l'identité de l'Un (bhedâbheda). Mais le Multi­ple existe dans l'Un et par l'Un, les différences sont des variations dans la manifestation de ce qui fondamentale­ment est toujours le même. Nous voyons cela en fait comme la loi universelle d'existence, où l'unité est toujours la base, avec une multiplicité et une variété sans fin dans l'unité ; tout comme par exemple il y a une seule humanité, mais beaucoup d'espèces d'hommes, une chose que l'on appelle feuille ou fleur, mais beaucoup de formes, de types et de couleurs de feuilles et de fleurs. A travers cela nous pouvons remonter à l'un des secrets fondamentaux de l'existence, le secret que recèle elle-même l'unique réalité... 

  Un advaïta réaliste est possible, tout aussi bien qu'un advaïta illusionniste. Ainsi la philosophie de « La Vie divine » est un  advaïta réaliste. Le monde est une manifes­tation du Réel et par conséquent il est lui-même réel. La réalité est le Divin infini et éternel, la Conscience-Force et la Béatitude infinis et éternels. Ce Divin, par son pouvoir, a créé le monde, ou plutôt l'a manifesté en Son propre être infini. Mais ici dans le monde matériel, ou à sa base, il s'est caché dans ce qui semble être ses contraires : le Non-être, l'Inconscience, l'Insensibilité. C'est ce que nous appe­lons maintenant l'Inconscient qui semble, par son Énergie inconsciente, avoir créé l'univers matériel, mais ce n'est là qu'une apparence, car nous finissons par découvrir que tous les arrangements du monde ne peuvent avoir été disposés que par l'action d'une intelligence secrète suprême. L’Être caché dans ce qui paraît être un vide inconscient émerge dans le monde d'abord dans la Matière, puis dans la Vie, puis dans le Mental, et finalement en tant qu'Esprit. 

L’Énergie apparemment inconsciente qui crée est en fait la Conscience-Force du Divin, et son aspect de conscience, secret dans la Matière, commence à émerger dans la Vie, trouve un peu plus de soi-même dans le Mental, et trouve son être véritable dans une conscience spirituelle, et finale­ment dans une conscience supramentale par laquelle nous sentons la Réalité, nous y pénétrons et nous nous unissons avec elle. 

  C'est ce que nous appelons l'évolution, qui est une évolu­tion de conscience, une évolution de l'Esprit dans les cho­ses, et qui n'est qu'extérieurement une évolution de l'espèce. Et ainsi le délice d'existence émerge de l'insensibi­lité générale, d'abord dans les formes opposées du plaisir et de la douleur, puis doit se découvrir dans la béatitude de l'Esprit ou, comme l'appelaient les Upanishads, la béatitude du Brahman. C'est là l'idée centrale de l'explication de l'univers offerte dans « La Vie divine ». 

  Dans un advaïta réaliste, on n'a pas besoin de considérer le Saguna comme une création du Nirguna, ni même comme lui étant secondaire ou subordonné ; tous deux sont des aspects égaux de l'unique Réalité... Il est raisonnable de supposer que tous deux (le Multiple et l'Un) sont issus de la Réalité qui a manifesté l'univers et que tous deux sont réels. Nous ne pouvons nous débarrasser de l'apparente contradiction — qui en réalité n'est pas une contradiction, mais seulement une concomitance naturelle — qu'en consi­dérant l'un ou l'autre comme une illusion. Mais il n'est guère raisonnable de supposer que la Réalité éternelle per­met l'existence d'une illusion éternelle avec laquelle elle n'a rien à voir, ou qu'elle soutient et impose à l'être une vaine illusion cosmique et n'est capable d'aucune autre action, d'aucune action réelle. La force du Divin est toujours pré­sente dans le silence comme dans l'action, inactive dans le silence, active dans la manifestation. Il n'est guère possible de supposer que la Réalité divine n'a ni puissance ni force, ou que son seul pouvoir est de créer une fausseté univer­selle, un mensonge cosmique, mithyâ



En définitive pour conclure sur ces notions de Brahman personnel et impersonnel nous pouvons nous appuyer sur cette définition lumineuse qu'en donne Sri Aurobindo dans The Hour of God:
Nous appelons l'état d'existence le Brahman impersonnel et nous appelons l'Existant le Brahman personnel. Il n' y a pas de différence entre eux que pour le jeu de notre conscience.


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