Quel que soit le chemin emprunté par l'homme pour me rejoindre, c'est le chemin que j'emprunte pour aller à sa rencontre. Car tous les chemins sont miens !
Krishna, Bhagavadgîtâ
Je peux faire l’hypothèse qu’il y a eu plusieurs facteurs ayant contribué à cet éveil que je décris dans l'article "Vous avez dit éveil ?", mais l’expérience décisive a été lorsque dans un profond désarroi psychologique sur ma vie, j’ai appelé l’aide de Sri Aurobindo très intensément, d’une intensité proportionnelle au désarroi dans lequel j’étais. Le résultat que je décris fût immédiat, instantané. C’était tellement évident et simple que ce que je peux en dire c’est comme si mon attention c’était replacée, c’était positionnée à sa vraie place pour voir la Réalité essentielle, et ça c’est fait si naturellement, si simplement que c’en était évident. Je n’ai pas pu reconnaître et appeler ça comme une expérience mais plutôt comme une évidence.
Ce qui a
contribué très certainement à faciliter ce déplacement d’attention c’est
la pratique du Corps de lumière les deux années qui ont précédé ce moment. A
bien y observer, les apprentissages du Corps de Lumière sont des techniques
mettant en jeux une façon différente de porter l’attention, de déplacer
cette attention, de l'élargir, de la fluidifier. La base qui est de contacter toutes choses, toutes
situations en énergie est une excellente base, la plus intelligente et
perspicace que j’ai pu rencontrer. L’éveil du Corps de Lumière c’est ce
qui m’a permis de faire les plus grands pas et les progrès décisifs dans mon
évolution spirituelle. Tous les savoirs faire du Corps de Lumière sont un moyen
de travailler notre attention et de la changer, de l’affiner, d’être
plus subtile, d’être partout à la fois, de suivre des mouvement d’énergie de
plus en plus rapide et complexe... Cf. l'article La transformation de l'attention.
Ce travail
exerce véritablement l’attention si on arrive à laisser faire
plutôt qu’à vouloir faire. Et laisser faire et plus efficace que "sans effort" puisque dans le terme "sans effort " est contenu l'indication de ce que l'on cherche à éviter, qui plus est par la négative "sans" alors que "laisser faire" implique une dynamique positive dans un flux naturel.
Toutefois il est
vain d’essayer de la localiser et de travailler sur l’attention avec une volonté mentale, ce
n’est pas d’ordre linéaire. L’attention ne peut être abordée comme un objet,
c’est une faculté.
Les fréquences
énergétiques et les êtres spirituels d'autres plans de conscience sont des
véhicules, des vecteurs, pour travailler sur l’attention. Les techniques de
communications spirituelles ont développé mon aptitude à contacter la Lumière ,
les guides, les êtres de lumière. Dans mon expérience, non seulement le corps de
lumière permet de trouver ce que l'on cherche mais de faire des explorations
dans ce que l'on a trouvé.
Lorsque j'étais
dans ce désarroi sur ma vie je venais de pratiquer sur une longue période des
soin énergétiques émanant du Corps de Lumière, cf. l'article "Soutien énergétique."
Il est très
probable que d'avoir exercé ce soin énergétique sur une longue période a pu
contribué à basculer dans l’Évidence. En effet j’avais placé une grande
quantité de lumière avec ce soin énergétique au service d’un être proche venant d’être opéré que j’ai
aidé un mois durant avec des soins énergétiques quasi quotidiens, et que
l’écart entre ce que je vivais à ce moment là - comme étant un but supérieur de
ma vie - et la vie banale et incertaine professionnellement que j’allais retrouver ensuite, m’a créé un point
d’effondrement en moi. Dans cet état où tout m’échappait j’ai vécu un instant
de grande dépression d'une grande souffrance. N’ayant plus aucune porte de
sortie intérieure (pas même le courage de mettre en place les savoirs-faire du
corps de lumière ou toute autre technique et pratique pour en sortir), j’ai eu
comme seul recours l’aspiration intense, et comme seul point stable sur qui
m’appuyer, Sri Aurobindo. Voir l'article "Présence de Sri Aurobindo". Alors est arrivée ce qui est arrivée.
Il y a donc
deux clefs qui m’apparaissent universelles et ne découlant d’aucune
technique, heureusement car c’est ce qui fait que c’est accessible à tous et de
tout temps : la souffrance et l’aspiration. Accepter et vivre sa souffrance, et
lorsque plus rien ne nous tient un tant soit peu hors de cette souffrance
intérieure alors cela ouvre à l'émergence de La Possibilité. Tout moyen de fuir
sa souffrance humaine ou de l’atténuer par des techniques ou
"technologies" aussi alternative et new âge soient-elles est à mon
sens un report de karma voir même le meilleurs moyens de faire fît de centaines
d’incarnations ayant contribué à nous apporter des leçons. Je ne fais pas
l’apologie de la souffrance mais j’ai constaté en moi-même et en l’observant
dans la vie et le monde qu’elle est un moteur du divin, qu'elle à un sens
profond, qu'elle fait partie du chemin et qu'elle à un sens pour notre âme et
son évolution. Courir après des techniques qui remédient à la souffrance
peuvent être des pièges. Lorsque l'oignon est pelé il n'y a plus rien à quoi ce
raccrocher et l'alchimie de la vie peut nous faire basculer alors dans la
Réalité suprême. Des êtres ont vécu cela dans des situations de crise, extrêmement pénibles, voir inhumaines, et qu'on ne peut éviter, comme Satprem dans le camp de concentration de Buchenwald. "A dix-huit ans il entrait dans la Résistance. La Gestapo l’arrête à
vingt ans tout juste pour l’envoyer en camps de concentration pendant
un an et demi - assez pour n’être plus ni jeune ni homme mais pour
percevoir “ce qui bat dans un homme quand il n’y a plus rien”. Quand un
Destin vous tire d’une telle expérience, elle reste en filigrane de
toute la vie. Le regard d’un tel homme, son approche aux questions
humaines de société, de vie, de carrière, ne sont plus du tout les
mêmes." Extrait de l'entretient du 21 juillet 1973 mené par Jean Biès avec Satprem à Pondichéry, relaté dans l'ouvrage" Voies de Sages". Voir le lien externe: Dans le sillage de Sri Aurobindo Qui était Satrem?
Je pense personnellement
qu’il existe un chemin pour chaque personne le menant à l’éveil. Il peut être
très différent d’une personne à l’autre.
Sachant
pertinemment qu’un maître spirituel n’est que physiquement mort
j’ai plusieurs fois aspiré dans le corps de lumière à contacter Sri Aurobindo.
Au début c’était très lointain, d’une énergie si différente de la mienne, d’un
esprit si différent de celui des humains. Je faisais le même exercice pour
contacter des êtres de lumière...
J’ai lu
beaucoup d'ouvrages de Carlos Castaneda à la même période. Ces lectures m’ont pas mal influencées
et m’ont transmis des états de conscience époustouflants. Il est beaucoup
question de déplacement d’attention dans cette Voie, c’était comme une
sorte de théorisation du Corps de lumière (théorisation qui est à mon sens
importante), ça m’a cependant aidé à concevoir l’approche du Corps de Lumière
depuis d’autres points de vue. Ces lectures ont dû imprégner mon subconscient.
Mais c’est une voie trop abrupte et radicale, à la limite de l’inconcevable et
de l’anéantissement car rentrant en contact avec des forces qui débarquent d'on ne sais où et pouvant conduire à être écrasé par les énergies issues de ces forces. Je me suis alors vite recentré dans mon corps de lumière pour pouvoir
faire face à ces forces occultes véhiculées chez Castaneda et les Naguals
antiques.
J'ai beaucoup
de reconnaissance et d'estime pour les Naguals modernes qui ont été les guides
de Castaneda et l'ont mis en garde contre les anciens… A approcher avec
prudence...
Il y a eu une
autre étape décisive lorsque je me suis attaqué à l’éveil au niveau des conditionnements
psychologiques que nous entretenons sur ce sujet, les nombreux mythes et
mystifications et croyances qui sont des obstacles énormes nous empêchant de
concevoir l’éveil tel qu’il est et par la même d’y accéder. Ça créé des
résistances énormes tellement c’est si simple à dénouer…
Mythe 1 : Un
être spirituel, un éveillé se comporte comme un saint.
Mythe 2 : Un
être spirituel, un éveillé n'a pas d'émotions, ni de pensées (négatives).
Ici nous touchons au
le mythe de la perfection. Quelqu'un qui vit le Divin doit être parfait...
Mythe 3 : Un
être spirituel, un éveillé est supérieur : c'est une autorité.
Mythe 4 : Un
être spirituel est humble, il "ne se montre pas".
C'est le mythe
de la comparaison ; il y a des signes extérieurs d'éveil. Un éveillé doit
se comporter comme Bouddha ou comme un Maître que l'on connait ou dont on a
entendu parler.
Mythe 5 : Un
être spirituel, un éveillé n'a pas d'ego
Mythe 6 :
L'éveil est une expérience remarquable, spectaculaire
Ceci fait
partie des mythes qui nous empêchent de voir clair en notre propre
illumination.
Mythe 7 :
Stabiliser son état...
Mythe 8 :
Non pas possible... ça ne peut pas être çà!?
Autant il y a
le piège de se croire prématurément éveillé (et c'est capital de l'aborder), autant il y a le piège de ne
jamais reconnaitre que là oui, c'est l’éveil. Mais si l'on a un mental
fortement forgé par les études comparatives sur cette question alors il y aura
de sérieux obstacles à reconnaitre tout simplement ce qu'est l'éveil lorsqu’il
survient. Cependant je considère (c'est le constat en ce qui me concerne abordé dans l'article "Démystification de l'éveil") que la démystification s'opère naturellement
avec l'éveil car la puissance de la Réalité suprême en Soi (qui est notre Soi
suprême) déconditionne et anéantie tous les mythes sur le sujet. Et lorsque
nous restons libre de tout intention de figer, s'approprier, ou maintenir un
état d'éveil mais plutôt continuer à explorer la conscience qui vient de
s'éveiller alors les mythes se révèlent et le mental ne peux plus se les
approprier pour exercer son pouvoir, donc le mental ne peu plus mener la danse. Ces croyances et mythes permettent de maintenir l'ignorance y compris de la
part d'une certaine élite (se croyant comme tel) et soi disant spirituelle. Les écrits de Ted
Strauss sont très pertinents sur le sujet, géniaux: non l'éveil n'est pas si
compliqué, et la question des idées erronées que l'on entretien sur soi
et sur l'éveil est abordée de front.
En parallèle,
les méditations d’inspiration védantique m'ont permis d’avoir des expériences
tel que le corps est dans la conscience. La méditation attentive sur une phrase de Sri Aurobindo "La libération est la possession de soi-même" répétée en soi a conduit au même résultat de percevoir le corps comme étant dans la conscience. D’autres méditations visant à
reconnaître ce qui est totalement, m’ont aidé à contacter le Soi de temps
à autres.
Depuis que je
lis Sri Aurobindo l’aspiration au divin a été le moteur et ce qui m’a
habité au-delà de toute technique. J’ai eu des expériences dès que j’ai ouvert
un de ces livres dans une librairie lorsque j'ai découvert ses écrit en 1997. A la
lecture des premières lignes soudainement ma conscience n’était plus limitée par
mon corps, mon corps et la librairie était dans la Conscience, je me percevais depuis un centre au-dessus de mon être … Ensuite pendant
des mois je vivais en étant détaché de mon corps à plusieurs mètres en arrière,
je marchais dans la rue avec ce détachement. Comme quoi l’écriture est vecteur
d’un pouvoir sous-jacent de transmission de la conscience de son auteur !
En
résumé (si tant est qu’il soit possible d’en faire un) :
-Aspiration
sincère au Divin le plus souvent possible (pas pour fuir la vie mais dans une
sincérité de vivre en Sa présence).
-Pratiques de techniques de Méditations d'éveil du Corps de Lumière,
-Méditations védantiques type « ce qui perçoit »,
-Clarifications des mythes et croyances sur l’éveil,
-Invocation à Sri Aurobindo (= à un maître en qui avoir confiance),
-Et ainsi de suite...
Le Corps
de Lumière (surtout l’Énergie auto-alimentée et les fréquences) et les
méditations de type « ce qui perçoit » exercent véritablement
une réorganisation de l’attention, que j'aborde dans l'article "La transformation de l'attention".
L’investigation
du sujet de toute part, aussi bien en pratique qu’en théorie développe une
culture de l’éveil, tout autant avant qu’après, comme je le décris sur mon
article « Vous avez dit éveil ? » dans le travail
d’intégration au niveau de la personnalité entre autre pour éradiquer les
schémas énergétiques des idées erronées.
S’aider de tout
(différent de tout prendre) mais ne compter que sur soi, personne ne
détient quoi que ce soit, et encore moins la Vérité.
« A propos
de l’attachement. »
Toute
l’attention doit être tournée vers le Divin, par le procédé mental cela
s’accomplit en fixant son esprit sur la perception du divin en tout et partout,
en sentant et percevant la présence permanente dans l’impermanence, en faisant
l’effort par la volonté mentale d’établir un contact le plus souvent possible
si ce n’est à chaque instant.
En ce sens, ce
que l’on appel l’attachement doit être vaincu, non pas parce que cela a une
quelconque valeur morale de le faire mais parce que l’attachement oriente le
mental et l’esprit vers tout autre « objet » que celui à
accomplir : le Divin. L’attachement c’est la fixation de l’esprit sur un
objet qui occupe toute l’attention et de ce fait détourne l’énergie de l’esprit
devant être rendue disponible pour la concentration sur le divin. En soi,
l’attachement ne nous mène pas à un quelconque enfer ni punition divine, mais
c’est un automatisme du mental qui nous fait choisir par défaut tout autre
objet que celui essentiel de la quête. Orienter notre attention
vers ce qui nous attire en terme de confort, de possession, d’attribution
personnelle, de préférence et aussi de contrôler notre vie à éviter ce qui ne
rempli pas ces critères de confort, absorbe notre attention dans un jeux qui
draine notre énergie hors de la Source.
Voilà en résumé
pour répondre à celles et ceux qui m'ont questionné ou me questionnent sur
comment l'éveil est survenu. Toutefois je ne voudrais pas véhiculer des
recettes car les recettes empêchent de trouver son propre chemin, cristallisent, et figent. Surtout, cela empêche l'évolution, et la part de mystère est
aussi importante et c’est un jeu à accepter que de jouer à cache-cache avec le
Divin! Il ne faut pas se prendre la tête avec cet éveil. Ce n’est qu’une étape
et de s’y arrêter n'est pas le mouvement naturel…
NB : La
récurrence du terme Corps de Lumière employé dans ce texte fait référence à des
pratiques bien précises qui ont eu leur rôle à un moment donné de ma recherche
mes qui ne sont que des soutiens pour un temps, ce message n’a aucun caractère exhaustif vis-à-vis d'une pratique
ou d'une autre, il y a divers Approches du corps de lumière. Je rends compte simplement d’un parcours.
Bonne
continuation et explorations!
Sylvère