Giambattista Vico (1668 – 1744)
DE L’ANTIQUE
SAGESSE DE L’ITALIE
RETROUVÉE DANS LES ORIGINES DE LA LANGUE LATINE.
RETROUVÉE DANS LES ORIGINES DE LA LANGUE LATINE.
CONCLUSION
Voilà, très sage Paolo Doria, une
métaphysique convenable à la faiblesse humaine, qui n’accorde pas à l’homme
toutes les vérités, et qui ne les lui refuse pas toutes, mais quelques-unes
seulement ; une métaphysique en harmonie avec la piété chrétienne, qui
distingue le vrai divin du vrai humain, et ne propose pas la science humaine
pour règle à la divine, mais qui règle l’humain sur le divin ; une
métaphysique qui seconde la physique expérimentale que l’on cultive maintenant
avec tant de fruit pour l’humanité ; car cette métaphysique nous apprend à
tenir pour vrai dans la nature ce que nous reproduisons par des expériences.
Verare et facere, c’est la même
chose (chap. I, § I) ; d’où il suit que Dieu sait
les choses physiques et l’homme les choses mathématiques (§ II), et par conséquent il est également faux que les
dogmatiques sachent tout, et que les sceptiques ne sachent rien (§ III). Les genres sont les idées parfaites par lesquelles
Dieu crée absolument, et les imparfaites, au moyen desquelles l’homme fait le
vrai par hypothèse (ch. II). Prouver par les causes au moyen de ces genres,
c’est créer (chap. III). Mais comme Dieu déploie une vertu infinie dans la
chose la plus petite, et comme l’existence est un acte et une chose physique,
l’essence des choses est une vertu et une chose métaphysique, le sujet propre
de la métaphysique (chap. IV). Ainsi, il y a dans la métaphysique un genre de
choses, qui est une vertu d’extension et de mouvement, et qui est égale pour
des étendues et des mouvements inégaux ; et cette vertu, c’est le point
métaphysique, c’est-à-dire une chose que nous considérons par l’hypothèse du
point géométrique (§ I) ; du sanctuaire même de la
géométrie se tire la démonstration que Dieu est un esprit pur et infini ;
qu’inétendu il fait les étendus, produit les efforts (§ II), combine les mouvements (§ III), et, toujours en repos (§ IV), meut cependant toutes choses (§ V). Dans l’anima de l’homme règne l’animus
(chap. V), dans l’animus le mens, dans le mens Dieu (chap.VI). Le mens, en faisant attention, est créateur (chap. VII) ; le mens
humain fait le vrai par hypothèse, et le mens divin le vrai absolu (§ I, II, III). Le génie (ingenium) a été
donné à l’homme pour savoir, autrement dit, pour faire (§ IV). Enfin vous avez un Dieu qui veut par son signe
(chap. VIII) et par le fait même (§ I), qui fait par sa parole, c’est-à-dire par l’ordre éternel des causes, ce
que notre ignorance appelle hasard (casus) (§ II), et qu’au point de vue de l’intérêt nous nommons
fortune (§ III).
Prenez sous votre patronage, je vous
prie, ces idées de l’Italie antique sur les choses divines ; cela vous
appartient, vous, issu d’une si noble famille d’Italie, illustrée par tant
d’actions mémorables, vous que vos lumières en métaphysique ont rendu célèbre
par toute l’Italie.