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30/09/2016

DE L’ANTIQUE SAGESSE DE L’ITALIE — CONCLUSION






 Giambattista Vico (1668 – 1744)
 DE L’ANTIQUE SAGESSE DE L’ITALIE 
RETROUVÉE DANS LES ORIGINES DE LA LANGUE LATINE.





CONCLUSION
Voilà, très sage Paolo Doria, une métaphysique convenable à la faiblesse humaine, qui n’accorde pas à l’homme toutes les vérités, et qui ne les lui refuse pas toutes, mais quelques-unes seulement ; une métaphysique en harmonie avec la piété chrétienne, qui distingue le vrai divin du vrai humain, et ne propose pas la science humaine pour règle à la divine, mais qui règle l’humain sur le divin ; une métaphysique qui seconde la physique expérimentale que l’on cultive maintenant avec tant de fruit pour l’humanité ; car cette métaphysique nous apprend à tenir pour vrai dans la nature ce que nous reproduisons par des expériences.
Verare et facere, c’est la même chose (chap. I, § I) ; d’où il suit que Dieu sait les choses physiques et l’homme les choses mathématiques II), et par conséquent il est également faux que les dogmatiques sachent tout, et que les sceptiques ne sachent rien (§ III). Les genres sont les idées parfaites par lesquelles Dieu crée absolument, et les imparfaites, au moyen desquelles l’homme fait le vrai par hypothèse (ch. II). Prouver par les causes au moyen de ces genres, c’est créer (chap. III). Mais comme Dieu déploie une vertu infinie dans la chose la plus petite, et comme l’existence est un acte et une chose physique, l’essence des choses est une vertu et une chose métaphysique, le sujet propre de la métaphysique (chap. IV). Ainsi, il y a dans la métaphysique un genre de choses, qui est une vertu d’extension et de mouvement, et qui est égale pour des étendues et des mouvements inégaux ; et cette vertu, c’est le point métaphysique, c’est-à-dire une chose que nous considérons par l’hypothèse du point géométrique (§ I) ; du sanctuaire même de la géométrie se tire la démonstration que Dieu est un esprit pur et infini ; qu’inétendu il fait les étendus, produit les efforts (§ II), combine les mouvements (§ III), et, toujours en repos (§ IV), meut cependant toutes choses (§ V). Dans l’anima de l’homme règne l’animus (chap. V), dans l’animus le mens, dans le mens Dieu (chap.VI). Le mens, en faisant attention, est créateur (chap. VII) ; le mens humain fait le vrai par hypothèse, et le mens divin le vrai absolu (§ I, II, III). Le génie (ingenium) a été donné à l’homme pour savoir, autrement dit, pour faire (§ IV). Enfin vous avez un Dieu qui veut par son signe (chap. VIII) et par le fait même (§ I), qui fait par sa parole, c’est-à-dire par l’ordre éternel des causes, ce que notre ignorance appelle hasard (casus) II), et qu’au point de vue de l’intérêt nous nommons fortune III).
Prenez sous votre patronage, je vous prie, ces idées de l’Italie antique sur les choses divines ; cela vous appartient, vous, issu d’une si noble famille d’Italie, illustrée par tant d’actions mémorables, vous que vos lumières en métaphysique ont rendu célèbre par toute l’Italie.



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